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Insolite et Faits divers

"Ils s'en sortent bien" : des secouristes marchent cinq heures dans la neige pour sauver un groupe de jeunes dans les Alpes-de-Haute-Provence

Leur mésaventure les aura sans doute refroidis : huit jeunes bloqués par la neige sur les hauteurs d'Allos dans les Alpes-de-Haute-Provence ont pu passer la nuit de dimanche à lundi dans un refuge, grâce aux secouristes du PGHM venus les mettre à l'abri. Les huit jeunes garçons, âgés d'une vingtaine d'années, étaient partis dimanche 3 mars au matin avec pour projet de bivouaquer non loin du lac d'Allos dans les Alpes-de-Haute-Provence. Mais rattrapés et piégés par la tempête de neige, ils ont pu être rejoints à pied par trois secouristes, leur évacuation en hélicoptère étant rendue impossible par les conditions météo.  Un jeune n'avait plus de chaussures Leur appel de détresse a été reçu sur les coups de midi, par le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Jausiers dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un SOS émis par satellite depuis un smartphone, grâce à une technologie permettant de contacter les secours même en l'absence de réseau.  Les conditions météo n'étant pas favorables à une intervention en hélicoptère, les gendarmes décident d'envoyer un médecin et deux miliaires, à pied, rejoindre le groupe en détresse. Partis de Digne en voiture jusqu'à Allos, les secouristes ont dû ensuite chausser leurs skis de randonnée pour poursuivre leur route. Une ascension qui durera 4 heures, pour parcourir 5 km et 500 mètres de dénivelé sous d'importantes chutes de neige. Vers 19 heures, les jeunes gens sont enfin retrouvés par les gendarmes. "Ils étaient sous-équipés et sous-expérimentés" raconte l'adjudant-chef Benjamin Roux du PGHM de Jausiers, "on ne sait comment, mais l'un d'eux n'avait plus ses chaussures, ils s'en sortent bien". Ce spécialiste du secours en haute montagne rappelle que le milieu est différent l'été de l'hiver, qu'"il faut connaître ses limites et bien se préparer en tenant compte de la météo, mais aussi de la nivologie et de l'isolement", estimant que "ces jeunes gens n'ont pas pris la mesure de ce qu'ils risquaient". Benjamin Roux se souvient que l'imprudence avait connu une issue tragique quelques semaines auparavant dans le même secteur. Une nuit au refuge  Sous bonne escorte, les jeunes ont dû marcher encore une heure avant d'atteindre le refuge d'Allos où ils ont pu passer la nuit. Examinés par le médecin de l'Association nationale des sauveteurs en montagne et heureusement indemnes, ils ont pu attendre au chaud le lever du jour, avant d'être évacués par hélicoptère jusqu'à Allos lundi matin. Même scénario à quelques encablures, au même moment, deux personnes ont été surprises par la neige du côté de Mont Chiran sur la commune de Blieux, nécessitant l’intervention en 4X4 des sapeurs-pompiers de Digne, alors qu'ils ne se trouvaient qu'à quelques centaines de mètres de leur voiture. Là aussi, les secouristes ont passé la nuit au refuge à leur côté, avant que l'hélicoptère Choucas 04 du PGHM ne vienne les récupérer. Ces deux histoires se terminent bien, "une chance", conclut Benjamin Roux, qui rappelle que "l'hiver ralentit la progression des secours."

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