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Harcèlement scolaire : de la maternelle au lycée, une nouvelle campagne pour une meilleure écoute

Après l'annonce d'un plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire, une nouvelle campagne nationale est lancée jeudi par la Première ministre Élisabeth Borne – une campagne qui s'adresse également aux adultes, afin de les sensibiliser à la parole des enfants. Une grille d'auto-évaluation anonyme sera remise aux élèves afin d'identifier la présence de cas de harcèlement dans les établissements. Rentrée des classes à l'école primaire de Pergaud à Mulhouse, le 4 septembre 2023. "Ne minimisons pas ce que vivent les enfants." La Première ministre Élisabeth Borne lance, jeudi 9 novembre, une nouvelle campagne nationale contre le harcèlement scolaire destinée à sensibiliser les adultes à la parole des enfants qui en sont victimes. Fin septembre, un plan interministériel de lutte contre le harcèlement avait été dévoilé, promettant une "mobilisation générale" contre ce "phénomène massif", avec notamment un numéro unique d'appel, le 3018. À cette occasion, la cheffe du gouvernement se rendra au collège Claude Debussy, dans le quinzième arrondissement de Paris, avec l'épouse du président, Brigitte Macron, et le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. Elle remettra une grille d'auto-évaluation aux élèves destinée à "libérer davantage" leur parole, avant d'échanger avec les "ambassadeurs" antiharcèlement du collège ainsi qu'avec les équipes pédagogiques du dispositif "pHARe" de lutte contre ce fléau, devenu obligatoire dans chaque établissement scolaire. "As-tu peur d’aller au collège à cause d’un ou plusieurs élèves ?" Depuis la rentrée, tous les élèves – du CE2 à la terminale – sont invités à remplir un questionnaire anonyme pour évaluer s'ils sont victimes de harcèlement scolaire.  Chaque année, à l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, "c'est autour de 30 % des établissements qui organisent une action", a expliqué jeudi matin sur RTL le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. "Cette année, j’ai décidé que ce serait 100 %." Deux heures du temps scolaire sont banalisées à cette fin, afin de mettre l'accent sur la prévention et la détection des situations de harcèlement. Parmi la quarantaine de questions – dont les formulations sont adaptées à chaque niveau de scolarisation : "As-tu peur d’aller au collège à cause d’un ou plusieurs élèves ?", "Est-ce qu’un ou plusieurs élèves racontent des choses fausses ou méchantes sur toi ?" Ce questionnaire, élaboré par des spécialistes (pédagogues, pédopsychiatres) reconnus de l’enfance, fait partie d'une série de mesures du plan antiharcèlement annoncées par le gouvernement le 27 septembre dernier. Celui-ci prévoit également des cours d'empathie en maternelle et primaire, une confiscation du téléphone portable des harceleurs par un juge et la mise en place de cellules dédiées dans les académies. "Cela nous permettra, à nous au ministère, d’avoir des données au niveau national", explique Gabriel Attal. "Les derniers chiffres datent de 2011 : à l'époque, il n'y avait pas TikTok, il n'y avait pas Snapchat, il n’y avait pas le cyberharcèlement qui a pris une place extrêmement importante", poursuit-il. Les données seront remontées d'ici la fin du mois, a précisé le ministre. "Des statisticiens vont travailler à partir d'un panel représentatif. Plusieurs dizaines de milliers de questionnaires seront remontés au niveau national pour avoir une cartographie." "Boloss" Cette année, la campagne audiovisuelle vise à mettre en avant des situations qui peuvent sembler anodines mais qui cachent des cas de harcèlement. Dans un clip vidéo, trois adultes échangent à propos de Sacha. "Je crois que l'école, Sacha, c'est de moins en moins son truc", raconte sa mère. "Parce que c'était notre truc à nous, l'école ?", lui répond une femme. "Là, il y a encore des embrouilles... J'ai essayé d'en parler mais on m'a dit que je m'inquiétais pour rien", ajoute la mère de la fillette. "Faut bien que jeunesse se passe", ajoute un homme, avant des images de la fillette qui se fait bousculer par des camarades la traitant de "bouffonne". Un visuel reprend l'insulte de "boloss". "Ça ne vous semble pas si violent et pourtant l'élève concerné par ces mots est en dépression", peut-on lire en commentaire. L'an dernier, la campagne avait porté sur une question davantage destinée aux élèves : "Et si l'autre, c'était toi ?" Avec AFP

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