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Hanouka à l'Élysée : en réaction à la polémique, Emmanuel Macron nie toute atteinte à la laïcité

Alors que le grand rabbin de France Haïm Korsia a allumé, jeudi soir dans la salle des fêtes de l'Élysée, la première bougie du candélabre pour la fête juive de Hanouka, le président Emmanuel Macron a assuré vendredi qu'il ne s'était pas prêté à un "geste cultuel". Le président du Crif, Yonathan Arfi, a lui pris ses distances avec cette initiative, parlant d'une "erreur". Le début de la fête juive de Hanouka a été célébré le 7 décembre 2023 à l'Élysée en présence d'Emmanuel Macron. Le président Emmanuel Macron a affirmé, vendredi 8 décembre, ne pas regretter "du tout" la célébration au palais de l'Élysée du début de la fête juive de Hanouka, assurant, alors que la polémique enfle dans l'Hexagone, que cela avait été effectué "dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde". "Tout ça a été fait en présence de tous les autres cultes qui étaient invités, qui étaient là et dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde", s'est défendu Emmanuel Macron lors de son déplacement sur le chantier de reconstruction de Notre-Dame-de-Paris. À deux jours de la date anniversaire, le 9 décembre, de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État, le président a créé la polémique, y compris jusque dans une partie de la communauté juive, en laissant le grand rabbin de France Haïm Korsia allumer, dans la salle des fêtes de l'Élysée, la première bougie du candélabre pour Hanouka, la fête des lumières. Le président du Crif, Yonathan Arfi, a pris ses distances avec l'initiative du grand rabbin, parlant d'une "erreur". "Ce n'est pas la place au sein de l'Élysée d'allumer une bougie de Hanouka parce que l'ADN républicain, c'est de se tenir loin de tout ce qui est religieux", a-t-il ajouté. "L'Élysée n'est pas un lieu de culte" L'événement n'avait pas été annoncé par l'Élysée mais des vidéos, largement visionnées sur les réseaux sociaux, ont embrasé la controverse, principalement à gauche. "L'Élysée n'est pas un lieu de culte. On ne transige pas avec la laïcité. Ce commun est précieux mais fragile", a dénoncé la socialiste Carole Delga. "L'Élysée n'est ni une église, ni une mosquée, ni un temple, ni une synagogue", a renchéri Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche. "Une faute politique impardonnable" pour le coordonnateur de La France insoumise, Manuel Bompard. Le président de la République a assuré qu'il ne s'était pas prêté à un "geste cultuel" et a plaidé, dans un contexte de montée de l'antisémitisme, pour "donner de la confiance" à "nos compatriotes de confession juive". "Franchement, compte tenu du contexte, il faut leur donner de la confiance. De la même manière, on a des compatriotes de confession musulmane qui ont le sentiment d'être attaqués. Il faut leur redonner de la confiance", a-t-il jugé, appelant "au bon sens" et à "la bienveillance". "La laïcité, ça n'est pas effacer les religions ou s'ingérer dans la religion, mais se demander, quelle que soit la religion de chacun, que les citoyens respectent absolument les lois de la République, c'est ça, ni plus ni moins", a-t-il insisté. Embarrassé par la polémique, l'exécutif s'est d'abord défendu à travers Élisabeth Borne qui, depuis Mayotte, a estimé qu'Emmanuel Macron avait voulu envoyer un "signal" de "soutien" à la "communauté juive" face à la "montée de l'antisémitisme". De son côté, le ministre de l'Intérieur et des cultes Gérald Darmanin n'y a vu "nulle atteinte à la laïcité". Avec AFP et Reuters

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