Football : après la Côte d'Ivoire, Jean-Louis Gasset rebondit à la rescousse de l'OM
Un mois après avoir été renvoyé de son poste de sélectionneur de la Côte d'Ivoire, en pleine Coupe d'Afrique des nations, l'entraîneur français Jean-Louis Gasset a retrouvé une place sur le banc de l'Olympique de Marseille. Après Marcelino, Gennaro Gattuso et Jacques Abardonado pour un bref intérim, l'OM a confirmé mardi que Jean-Louis Gasset, 70 ans, allait prendre en main l'équipe pour tenter de sortir de la crise et sauver la saison.
Jean-Louis Gasset, ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire récemment nommé à la tête de l'OM, lors du match de football du groupe A de la CAN 2024 entre la Côte d'Ivoire et la Guinée-Bissau au stade olympique d'Ebimpe, à Abidjan, le 13 janvier 2024
Quatrième coach à s'asseoir sur le très instable banc marseillais cette saison, Jean-Louis Gasset est le premier Français nommé par le président espagnol Pablo Longoria et le premier à occuper le poste depuis Rudi Garcia (2016-2019).
Ayant acté l'échec de Gennaro Gattuso après la défaite concédée dimanche 18 février à Brest (1-0), la direction marseillaise s'est donc tournée vers un profil bien différent de ses choix précédents.
Excédés par la mauvaise saison de l'OM, les supporters marseillais ont accueilli l'arrivée de l'ancien adjoint de Laurent Blanc au Paris SG et en équipe de France avec un certain scepticisme.
Jean-Louis Gasset sort en effet à peine d'une expérience très particulière avec la Côte d'Ivoire, qui a remporté la CAN après l'avoir écarté en cours de compétition. Limogé après trois matches et une humiliante défaite contre la Guinée-Bissau (0-4), il avait été remplacé par son adjoint, Emerse Faé, qui a mené les Éléphants à la victoire finale. Faé a d'ailleurs été confirmé lundi à son poste de sélectionneur.
Le dernier passage en club de Gasset, à Bordeaux lors de la saison 2020-2021, a été mitigé, mais il avait auparavant aidé Montpellier (2016-2017) puis Saint-Etienne (2017-2018) à se sortir de situations difficiles.
Ce sera aussi sa mission à Marseille, où il récupère une équipe en neuvième place du classement de L1, éliminée en Coupe de France et qui n'a plus gagné contre une équipe professionnelle depuis mi-décembre. Pour éviter une saison blanche, il devra remonter au classement ou espérer un exploit en Ligue Europa, la compétition où il fera ses débuts marseillais, jeudi au Vélodrome face au Chakhtar Donetsk.
La saison ratée de Longoria
Cet énième changement d'entraîneur vient par ailleurs confirmer que Pablo Longoria, à qui tout semblait réussir lors des deux premières années de son mandat, a à l'inverse à peu près tout raté cette saison, marquée par un turn-over encore plus frénétique que d'habitude.
Les joueurs partis (Sanchez, Guendouzi, Payet...) sont regrettés, les recrues de l'été (Sarr, Ndiaye, Correa...) déçoivent et celles de l'hiver (Garcia, Onana, Moumbagna, Merlin) ne suffiront pas à redresser la situation.
Et sur le banc, il a choisi Marcelino et Gattuso, deux entraîneurs aux principes et systèmes de jeu opposés à ceux de d'Igor Tudor, dont le football avait souvent enthousiasmé le Vélodrome l'année dernière.
Dans cette saison mal emmanchée, la fameuse réunion du mois de septembre entre la direction du club et les représentants des groupes de supporters a forcément aussi pesé d'un poids certain.
Après cette entrevue très tendue, Marcelino, le directeur sportif Javier Ribalta et le directeur de la stratégie Pedro Iriondo avaient quitté l'OM. L’équipe était alors invaincue en championnat.
Une touche de Vert
L'arrivée de Gasset, passé par Saint-Étienne, souligne également la coloration de plus en plus "verte" de l'OM. Ces derniers mois, plusieurs anciens de l'ASSE ont en effet rejoint Marseille à des postes importants, comme le directeur commercial Grégory La Mela ou le directeur de la communication Franckie Tourdre.
Mais c'est surtout le poids d'un autre ancien "Vert", le directeur général Stéphane Tessier, qui ne cesse de grandir.
Arrivé en mars 2022 comme directeur général adjoint chargé des finances et des investissements, il est, depuis le départ de Ribalta, responsable de cinq pôles : "les opérations, le business, l’administratif et les finances, la communication et le sportif".
"C'est quelqu'un de très discret et qui cultive cette discrétion, qui est un atout dans ce milieu. Mais il est aux manettes au club, et quand on a la main sur les RH, le financier et le juridique, on a le pouvoir. C'est un vrai prétendant en cas de départ de Longoria", a déclaré à l'AFP une source au fait des jeux de pouvoir à la Commanderie.
Avec AFP