Euro-2021 : les favoris accrochés, une pluie de buts... le bilan des huitièmes de finale
Le capitaine Hugo Lloris entouré des défenseurs Presnel Kimpembe et Raphaël Varane après l'élimination de la France face à la Suisse, le 28 juin 2021.
Les huitièmes de finale de l'Euro-2021 se sont terminés mardi et ils n'ont pas été avares en surprises et en spectacle. De l'avalanche de buts à l'élimination de la France et des Pays-Bas, France 24 dresse le bilan de cette phase de la compétition.
Des buts spectaculaires, des prolongations intenses, des chocs entre cadors, des favoris scalpés, des rêves qui prennent formes et d'autres qui s'effondrent... Les huitièmes de finale de l'Euro-2021 ont été riches en enseignements.
• La France éliminée
C'est le grand coup de tonnerre des huitièmes de finale. La France, championne du monde en titre, archi-favorite, au trident d'attaque redouté par la planète football entière, a été éliminée par la modeste Suisse lundi 28 juin à Bucarest (3-3, 5 tirs au but à 3).
La campagne européenne des Bleus a été ratée. Après un premier match correct face à l'Allemagne (1-0), les Bleus ont été tenus en échec par la Hongrie (1-1) puis par le Portugal (2-2). Avant d'être sortis par les Suisses à l'envie et à l'organisation tactique supérieure, au terme d'une séance de tirs au but où seul Kylian Mbappé a été mis en échec par Yann Sommer.
Pendant la compétition, le trident Griezmann-Mbappé-Benzema n'a pas tenu ses promesses malgré les quatre réalisations de ce dernier. Au milieu, Kanté et Pogba sont apparus en-dessous de leurs standards habituels, tandis que la défense, autrefois forteresse imprenable, a davantage ressemblé à un château de cartes en bricolage permanent. Il est vrai que Didier Deschamps a peu été aidé par les avaries en cascade de ses hommes.
"Comme on est l'équipe de France et champions du monde en titre, se faire éliminer en huitièmes de finale, ce n'est pas bon comme résultat", a assumé le capitaine Hugo Lloris lundi. "Tout le monde attendait plus, nous les premiers. Il faudra digérer cette déception", a-t-il résumé après le revers face à la Suisse.
• Les favoris bousculés par les outsiders
Le France n'est pas la seule à passer à la trappe lors de ce premier match à élimination directe. Les Pays-Bas aussi sont tombés face à une nation a priori à sa portée, la République tchèque. À Budapest, la sélection néerlandaise est tombée de très haut, plombée par l'exclusion méritée de Matthijs de Ligt pour une main grossière (53e), puis par Tomas Holes (68e) et l'épatant attaquant Patrik Schick (81e), auteur de son quatrième but dans cet Euro.
Les "Oranje" n'ont pas su contenir la force collective des Tchèques, portés par leur public venu en masse en Hongrie et qualifié pour le quatrième quart de l'Euro de son histoire (après 1996, 2004 et 2012). Ils n'ont pas su se montrer dangereux non plus : les Pays-Bas n'ont pas cadré un seul tir durant ce huitième de finale. Un échec qui a coûté sa place au sélectionneur Frank de Boer, très contesté par sa volonté de remise en cause du sacro-saint 4-3-3. Il a préféré démissionner.
L'Italie, pourtant si séduisante après sa phase de poules, a elle-même douté. Comme tétanisée, elle a longtemps coincé face à l'Autriche. Décomplexée, "das Team" aurait même pu ouvrir le score si la tête de Marko Arnautovic (65e), entrée avec l'aide de la transversale, n'avait pas été annulée pour hors-jeu après consultation de l'arbitrage vidéo (VAR).
Les prolongations ont permis à la Squadra Azzurra de remettre l'église au centre du village : Federico Chiesa puis Matteo Pessina ont forcé le coffre-fort autrichien avant que Sasa Kalajdzic ne réduise le score, une première en 11 matches pour la Nazionale. Alerte pour l'Italie, qualifiée non sans mal.
• La Croatie, le Portugal et l'Allemagne out
En plus de la France et des Pays-Bas, trois autres grandes nations sont sorties prématurément de la compétition, éliminées lors des affiches des huitièmes de finale.
Le Portugal, dominateur, s’est vu administrer une leçon de réalisme par la Belgique et Thorgan Hazard (1-0). La Croatie, vice-championne du monde, s’est inclinée face à l’Espagne au terme des prolongations et un match fou(5-3) où les Croates avaient cru faire le plus dur en remontant 2 buts en 10 minutes.
Enfin, l'Allemagne a pris la porte mardi à Wembley contre l'Angleterre. Miraculée du "groupe de la mort" dont elle s'est extirpée in extremis, la Nationalmannschaft n'a pas tenu le choc face aux Three Lions. L'ère Joachim Löw s'achève sur cette élimination. Et l'Angleterre se reprend à rêver de consécration chez elle, le 11 juillet. L'air de "Football's coming home" redevient tendance outre-Manche.
Un vent de nouveauté souffle sur cet Euro-2021, avec l'élimination en huitièmes de finale du champion d'Europe 2016 (le Portugal), du vice-champion d'Europe 2016 (la France), et des deux demi-finalistes de 2016 (l'Allemagne et le Pays de Galles).
• Des buts en pagaille
Les buteurs ont fait parler la poudre durant les huitièmes de finale. Aucun match ne s'est terminé sur un score nul et vierge. Au contraire, les spectateurs ont été gâtés avec 29 buts en huit matches, soit une moyenne de 3,6 but/match. Ces huitièmes de finale de l'Euro-2021 ont été bien plus prolifiques que ceux de l'Euro-2016. Il n'y avait que 19 buts d'inscrits il y a cinq ans.
Après les huitièmes de finale de cet Euro-2021, qui est le deuxième à se jouer à 24 équipes, le record de buts de la compétition est déjà tombé. En 2016, 108 buts furent inscrits en 51 matches joués. Cette année, après seulement 44 rencontres, on compte 123 buts. Même sans le Portugais Cristiano Ronaldo, meilleur buteur de la compétition (5 réalisations) et de toute l'histoire de la compétition (14 buts inscrits en 2004, 2008, 2012, 2016 et 2021), les filets devraient encore trembler de nombreuses fois d'ici au 11 juillet, jour de la finale à Londres.