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Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"

ÉLYSÉE 2022 Le président français Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, lors d'une rencontre de campagne avec des habitants de Poissy, à l'ouest de Paris, le 7 mars 2022. Emmanuel Macron a alterné, lundi, entre la campagne présidentielle, avec un premier déplacement de candidat sur le terrain à Poissy, à l'ouest de Paris, et une activité diplomatique à propos de la guerre en Ukraine. Le "en même temps" porté à son paroxysme. Le président de la République et candidat Emmanuel Macron a alterné, lundi 7 mars, entre son entrée dans la campagne présidentielle avec un premier déplacement et une activité diplomatique à propos de la guerre en Ukraine. "Je serai président autant que je le dois et je serai candidat autant que je le peux", a-t-il indiqué lundi en début de soirée à Poissy (Yvelines), lors d'une "conversation" avec 200 habitants, dans un contexte "qui est très lourd" avec le "retour de la guerre en Europe". "Moi qui ai beaucoup défendu le 'en même temps', celui-là est compliqué (...), c'est difficile d'être en même temps président et candidat", a-t-il reconnu. Cette expression souvent employée par le président sortant résume cette campagne électorale percutée comme jamais depuis plus d'un demi-siècle par une crise internationale, obligeant les 12 candidats à passer de propositions très concrètes à la complexité de la géopolitique. Emmanuel Macron s'est ainsi entretenu dans l'après-midi avec le président américain Joe Biden, après son homologue russe Vladimir Poutine dimanche, et avant le Chinois Xi Jinping mardi. Les multiples rendez-vous diplomatiques culmineront jeudi et vendredi à Versailles pour un sommet européen. >> À lire aussi : "Emmanuel Macron, le bilan (1/4) : sur la scène internationale, un président médiateur impuissant" Engagement à supprimer la redevance télévisuelle Lundi soir, le chef de l'État a décliné, lors d'une réunion aux airs de grand débat, ses premières propositions de candidat, alors qu'il est donné largement en tête des intentions de vote du premier tour, dépassant même la barre des 30 % dans certains sondages. Il s'est ainsi engagé, s'il est réélu, à supprimer la redevance télévisuelle et à tripler le plafond de la "prime Macron" qui permet jusqu'ici aux entreprises de verser jusqu'à 1 000 euros sans charge ni impôt. Avant lui, les candidats de droite Valérie Pécresse (Les Républicains) et d'extrême droite Marine Le Pen et Éric Zemmour avaient également annoncé leur intention de supprimer cette redevance. "Au rythme où Emmanuel Macron copie mon programme, il va peut-être bientôt proposer la fin de l'immigration !", s'est étranglé l'ancien polémiste dans un tweet. Reprenant sa casquette de président – "car je ne peux pas attendre, il faut donner une visibilité pour les jours qui viennent" –, Emmanuel Macron a annoncé que les aides gouvernementales sur l'essence seraient "améliorées" autour de "l'approche indemnité kilométrique et indemnité inflation", alors que les prix de l'énergie flambent à cause de la guerre. "C'est plus pertinent que les mesures de baisse de la fiscalité pérenne parce que la fiscalité sur le carburant, ça sert à financer notre transition énergétique", a-t-il poursuivi. Comme en réponse à Marine Le Pen, sa rivale la plus sérieuse selon les sondages, qui est en faveur d'une "baisse permanente de la TVA de 20 à 5,5 %". "Pas de débat avant le premier tour" Après cette réunion et avant de "filer" pour donner "un coup de fil urgent sur le contexte international", le président candidat a indiqué à un journaliste de LCI qu'il "ne ferait pas de débat avec les autres candidats avant le premier tour. Aucun président en fonction qui se représentait ne l'a fait." "Je ne me dérobe pas du débat. Plutôt que de faire des meetings où des gens vous applaudissent parce qu'ils sont déjà convaincus, je préfère le débat avec les Français, c'est ce que je leur dois", a-t-il expliqué. La possibilité d'un meeting samedi prochain à Marseille n'est plus à l'ordre du jour. Pendant ce temps, plusieurs de ses rivaux étaient aux prises avec leurs positions prorusses affichées par le passé. Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, en meeting dimanche à Lyon, a par exemple dit "stop à la guerre, stop à l'invasion de l'Ukraine". Ce qui lui a valu les foudres lundi du candidat écologiste Yannick Jadot, qui s'en est pris aux "complaisances" de Jean-Luc Mélenchon et à sa "capitulation" vis-à-vis de Vladimir Poutine, l'accusant de "discours grandiloquents" visant à masquer ses positions. La socialiste Anne Hidalgo et Yannick Jadot – qui a aussi appelé Emmanuel Macron à "imposer à Total le retrait de la Russie" – critiquent notamment l'opposition de Jean-Luc Mélenchon à la livraison d'armes aux Ukrainiens. Le candidat des Insoumis est en tête des intentions de vote à gauche. Éric Zemmour, qui a reçu le soutien dimanche de Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, est lui aussi pris à partie pour son tropisme prorusse. Dans cette course à l'Élysée, il y aura finalement 12 candidats, un de plus qu'en 2017, le Conseil constitutionnel ayant validé les parrainages du candidat d'extrême gauche Philippe Poutou. La candidate de droite Valérie Pécresse a décroché la médaille d'or des parrainages (2 636 signatures). Elle dépasse le président-candidat (2 098) et Anne Hidalgo (1 440) qui, bien qu'à la peine dans les sondages, décroche la troisième position. Celle-ci passe devant le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon (906), Éric Zemmour (741) et l'écologiste Yves Jadot (712), Jean Lassalle (642), le communiste Fabien Roussel (626) et Marine Le Pen (622). Avec AFP

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