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Emmanuel Macron est arrivé au Kazakhstan, où il démarre sa tournée en Asie centrale

Le président français Emmanuel Macron est arrivé, mercredi, à Astana pour un déplacement de deux jours en Asie centrale qui va le conduire successivement au Kazakhstan et en Ouzbékistan, deux anciennes républiques soviétiques. Le président français Emmanuel Macron à Bulboaca, en Moldavie, le 1er juin 2023. Emmanuel Macron entame mercredi 1er novembre une visite au Kazakhstan puis en Ouzbékistan, deux ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, région où la France ambitionne de renforcer sa présence sur fond de course à l'influence entre Russes, Chinois et Européens. Les deux pays comptent par ailleurs parmi les principaux fournisseurs d'uranium à la France. L'avion présidentiel s'est posé à 10 h 20 (4 h 20 GMT) à Astana, capitale du Kazakhstan, où le chef de l'État passera la journée avant de rejoindre l'Ouzbékistan dans la soirée, a constaté un photographe de l'Agence France-Presse (AFP). Emmanuel Macron doit s'entretenir dans la matinée avec son homologue Kassym-Jomart Tokaïev et signer des contrats dans les secteurs pharmaceutique et aéronautique notamment. Le chef de l'État, qui est accompagné d'une importante délégation économique dont les PDG d'EDF (électricité), Suez (eau) et Orano (uranium), ouvrira aussi avec Kassym-Jomart Tokaïev un forum d'affaires franco-kazakh. Emmanuel Macron rencontrera ensuite des étudiants à l'université, avant de s'envoler pour l'Ouzbékistan voisin où il passera la journée de jeudi. Un pré-carré russe courtisé La France est déterminée à imprimer sa marque politique et économique dans la région. Elle est sur les rangs pour le projet de première centrale nucléaire au Kazakhstan, dont la construction doit être tranchée par référendum d'ici la fin de l'année. Les métaux critiques, indispensables à la transition énergétique et dont la région est riche, figurent aussi en bonne place dans les discussions avec les deux pays. Le spécialiste de l'uranium Orano, qui exploite déjà une mine au Kazakhstan, veut également accroître sa présence. La France est le cinquième investisseur étranger au Kazakhstan, devant la Chine, du fait notamment de l'implantation du groupe pétrolier TotalEnergies, qui exploite conjointement l'important gisement de Kachagan en mer Caspienne. Les échanges bilatéraux se sont élevés à 5,3 milliards d'euros en 2022, pour l'essentiel dans les hydrocarbures. Le Kazakhstan fournit aussi à la France près de 40 % de son uranium. L'Asie centrale, longtemps un pré-carré russe, est ardemment courtisée par les grandes puissances à un moment où la Russie est accaparée par son offensive militaire en Ukraine. Dans ce jeu d'influences, la Chine voisine, forte de son grand projet d'infrastructures des "Nouvelles routes de la soie", a pris une longueur d'avance. Mais l'Europe et la Turquie avancent aussi leurs pions. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président turc Recep Tayyip Erdogan emboîteront d'ailleurs le pas à Emmanuel Macron jeudi et vendredi à Astana. Renforcer les liens avec ces pays Forts de cet engouement, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan misent sur l'ouverture économique et une diplomatie d'équilibre pour s'affirmer, même si Moscou reste un partenaire incontournable. En se rendant dans la région malgré un agenda international chargé, Emmanuel Macron entend "soutenir la souveraineté et la volonté de diversification des partenariats exprimées par les deux pays", relève l'Élysée. Il ambitionne concrètement de renforcer les liens économiques bilatéraux, la coopération sur les grands enjeux climatiques ainsi que la "diplomatie d'influence" de la France envers la jeunesse. Paris fait valoir à cet égard son intérêt de longue date pour la région où François Mitterrand avait été le premier chef d'État européen à se rendre – au Kazakhstan en 1993 et en Ouzbékistan en 1994 – après l'éclatement de l'Union soviétique. Le président Nicolas Sarkozy s'est aussi rendu au Kazakhstan en 2009, tout comme François Hollande en 2014. En Ouzbékistan, pays le plus peuplé d'Asie centrale avec quelque 35 millions d'habitants et longtemps reclus, Emmanuel Macron réparera près de 30 ans d'absence, aucun président français ne s'y étant rendu depuis 1994. Au-delà de leur ouverture économique, les deux républiques demeurent des régimes autoritaires où la répression des manifestations est souvent violente, malgré une volonté affichée de libéralisation politique. En 2022, des émeutes avaient été réprimées dans le sang, faisant respectivement 238 morts au Kazakhstan et 21 en Ouzbékistan. Si le président ouzbek Chavkat Mirzioïev a certes mis fin en 2016 aux deux décennies d'isolement imposées par son prédécesseur, le redouté Islam Karimov, dont il fut un proche, il ne souffre toujours aucune contestation. La présidence française préfère, de son côté, mettre l'accent sur la "dynamique de réformes" dans ce pays et assure que l'État de droit sera aussi évoqué durant la visite à Samarcande, joyau architectural ouzbek. Avec AFP

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