Données personnelles : des start-up françaises saisissent la Cnil pour dénoncer les "abus d'Apple" vis-à-vis de ses utilisateurs
Des start-up françaises ont saisi mardi 9 mars la Commission nationale de l'informatique et des libertés pour dénoncer les "abus d'Apple", a appris franceinfo qui a pu consulter la plainte. Les start-up françaises, représentées par l'association France Digitale, demandent à Applede "revoir la façon dont l'entreprise collecte les données personnelles des utilisateurs". Plusieurs centaines de millions d'utilisateurs sont concernés par "ces abus", selon l'association.
Pour l'association, Apple "viole doublement le droit des données personnelles" : d'abord en ne sollicitant pas "le consentement de l’utilisateur en matière ciblage publicitaire", et ensuite "l’utilisateur est insuffisamment informé de l’utilisation et du traitement de ses données personnelles", indique la plainte de France Digitale. "Toutes les applications natives d'Apple autorisent le ciblage publicitaire dans IOS 14", affirment plusieurs dizaines de start-up. Les pubs personnalisées sont activées par défaut, ce qui est "une atteinte manifeste, grave et répétée" au règlement général de la protection des données et à la directive e-privacy du 12 juillet 2002.
"David contre Goliath"
Cette opération "aurait dû s'accompagner de modalités de recueil du consentement préalable de l’utilisateur". France Digitale dans un communiqué estime qu'il y a ainsi "une atteinte caractérisée à l'usage de données personnelles". "C’est une version start-up de David contre Goliath, mais nous sommes déterminés", a déclaré Nicolas Brien, directeur général de France Digitale.
"Nos start-up ont trop souffert et le grand public a le droit de connaître les stratagèmes d’Apple dont le discours sur le respect de la vie privée est désormais contredit par les faits", a-t-il poursuivi. "Pendant que les petites start-up françaises respectent le droit, Apple semble voler au-dessus. Nous ne laisserons pas une insupportable situation de 'deux poids, deux mesures' s’installer sur le marché de la publicité en ligne", a ajouté le directeur général de l'association. Avec cette plainte, l'association espère que la Cnil "prenne toute mesure visant à faire cesser les pratiques ainsi dénoncées".