Disparition de Delphine Jubillar : son mari face à un nouvel écueil de taille
Cédric Jubillar, 36 ans, est mis en examen depuis le 18 juin 2021 pour «meurtre par conjoint». En détention provisoire à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses, ses nombreuses demandes de mises en liberté ont été rejetées par la justice, bien qu’il conteste toute implication dans la disparition de son épouse dont le corps n’a jamais été retrouvé depuis le 15 décembre 2020.
Moins d’une semaine après l’ouverture d’un supplément d’information le 8 février 2024 pour entendre de nouveaux témoins dans l’enquête sur le meurtre de Delphine Jubillar, les avocats de son mari se sont pourvus en cassation. Objectif, exprimer leur profond désaccord avec la façon dont l’enquête, officiellement clôturée depuis le 20 novembre 2023, a été menée.
Des juges accusés de ne pas être impartiaux
A travers ce pourvoi en cassation, Mes Martin, Franck et Alary entendaient dénoncer le problème de partialité des juges dans la suite des investigations menées dans le cadre du supplément d’enquête. Et pour cause, on retrouve en charge de ce supplément d’enquête débuté le 8 février, Audrey Assemat et Coralyne Chartier, les deux mêmes juges d’instruction qui avaient écrit deux mois plus tôt dans leur ordonnance de mise en accusation que "l’ensemble des éléments recueillis lors de l’information judiciaire démontrent que Cédric Jubillar est l’auteur du meurtre de son épouse, qu’il est le dernier à l’avoir vue vivante".
Cette affirmation constituerait, aux yeux de la défense de Cédric Jubillar, une atteinte insupportable à la présomption d’innocence et la preuve que les magistrates ne seraient plus en mesure d’instruire "à charge et à décharge". Depuis le dépôt du pourvoi en cassation le 13 février par les avocats de Cédric Jubillar, cette ultime phase de l’enquête était donc à l’arrêt. Mais cet argument n’a pas emporté l’adhésion des magistrats révèleLe Parisien. C’est donc un nouvel échec pour la défense de Cédric Jubillar qui a vu rejeter son pourvoi par la Cour de cassation qui a ordonné la reprise des investigations débutée en février autour de la disparition de Delphine Jubillar.
Un appel téléphonique et les révélations d’une voyante au cœur de nouvelles investigations
Au cœur de ce supplément d’information, le contenu d’une conversation téléphonique enregistrée le 22 novembre par l’administration pénitentiaire entre un détenu de la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et sa mère. Les prénoms de Sébastien, Sofiane et Matthieu sont mentionnés par Salem K., qui les présente comme des personnes n’ayant pas été identifiées par les enquêteurs chargés du dossier Jubillar et susceptibles de détenir de précieuses informations.
Autre source d’investigation, l’audition de deux personnes, ordonnée par la chambre d’instruction, qui se sont manifestées auprès de la justice fin 2023 en prétendant avoir des révélations à faire sur l’affaire Jubillar. Enfin, des vérifications doivent aussi être menées, à la demande de la défense, quant aux allégations d’une femme se présentant comme douée de pouvoirs de voyance et qui affirmait être "en contact avec le corps de Delphine". Elle évoquait aussi une ferme, proche de Cagnac-les-Mines, dans laquelle l’infirmière d’Albi aurait pu être séquestrée.