Démantèlement d'un réseau de proxénétisme entre la Côte d'Azur et l'Italie
Huit personnes ont été interpellées en France et en Espagne, par l'OCRTEH (office central pour la répression de la traite des êtres humains), la semaine dernière, dont cinq placées en détention et une autre sous contrôle judiciaire après le démantèlement d'un réseau de proxénétisme qui opérait entre l'Italie, Cannes et Nice notamment, a appris franceinfo mercredi 22 septembre d'une source proche de l'enquête. Parmi ces suspects, cinq femmes nigérianes sont soupçonnées d'appartenir à ce réseau.
L’enquête avait démarré en janvier 2020 après la plainte d’une victime nigériane. Elle a expliqué à la police avoir été recrutée au Nigeria dans l’atelier de couture où elle travaillait. Les suspects ont fait croire qu’elle pourrait rejoindre une école de couture en Italie. Mais une fois sur place, elle a subi des violences de la part des malfaiteurs qui lui ont expliqué qu'elle devait s’acquitter d’une dette de 40 000 euros pour son voyage. Prise au piège, elle s'est trouvée dans l'obligation de se prostituer pour rembourser ses proxénètes.
30 victimes recensées
Par la suite, elle a réussi à prendre la fuite sur la Côte d’Azur mais là aussi, elle est retombée entre les griffes de ce même réseau. Comme les 30 autres victimes recensées dont dix ont été entendues pendant l’enquête, elle subissait en Italie une cérémonie dite du "Juju" où les jeunes femmes, lors d’un "rituel assez terrifiant", devaient jurer fidélité à leur proxénète et/ou passeur. Les victimes étaient logées dans des "taudis" selon une enquêtrice. L’argent de la prostitution repartait ensuite au Nigeria.