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De nombreux rassemblements de soutien devant les mairies, la désescalade semble se confirmer

LES ÉVÉNEMENTS DU 3 JUILLET Le retour à un calme relatif se confirme en France avec 157 interpellations et trois blessés parmi les forces de l'ordre dans la nuit de dimanche à lundi, selon le ministère de l'Intérieur. À midi, des élus soutenus par la population se sont rassemblés devant les mairies de France après la violente attaque contre le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), qui a suscité une vague d'indignation à travers le pays. Retrouvez l'essentiel de la journée du 3 juillet 2023.  Le maire de L'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, participe avec des figures politiques à une action nationale devant les mairies après que des émeutiers ont foncé avec un véhicule sur sa maison, au sud de Paris, le 3 juillet 2023. Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez toute l'actualité sur ce sujet ici. La désescalade semble se confirmer. Le soirée de lundi a été calme sur le front des violences urbaines, à la veille d'une reprise en main politique où Emmanuel Macron doit recevoir mardi les maires de quelque 220 communes "victimes d'exactions" à travers tout le pays. Le dispositif nocturne des jours précédents, soit un effectif maximal de 45 000 policiers et gendarmes, a ainsi été maintenu dans la nuit de lundi à mardi, sans incidents majeurs recensé dans la soirée. Le nombre d'interpellations en Ile-de-France a baissé lundi soir, comme lors des nuits précédentes : 17 à 23h30 contre une quarantaine la veille et plus de 400 jeudi dernier. Emmanuel Macron s’est rendu lundi soir dans une caserne de policiers de Paris pour leur apporter son "soutien" après plusieurs nuits d’émeutes qui ont mobilisé d’imposants moyens des forces de l’ordre, a-t-on appris auprès de l’Elysée. Le président s’est rendu avec son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à la caserne Bessières, dans le XVIIe arrondissement de la capitale, qui accueille les effectifs de la BAC (Brigade anti-criminalité) de nuit et de compagnies départementales d’intervention. Ce déplacement n’avait pas été annoncé par la présidence. Le chef de l’Etat a échangé avec des membres des forces de police, de la gendarmerie, des CRS, des membres de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention), des pompiers, selon son entourage. "Il a tenu à être présent à leur côté" pour "les remercier de leur mobilisation ces derniers jours et les assurer de son soutien", a-t-on ajouté de même source. Le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux, dit estimer à plus d'un milliard d'euros les dégâts pour les entreprises provoqués par les violences urbaines, dans un entretien au Parisien. "Il est trop tôt pour donner un chiffre précis mais on est à plus d’un milliard d’euros, sans compter les dégâts au niveau du tourisme. Les vidéos des émeutes, qui ont circulé dans le monde, dégradent l’image de la France", a déclaré le dirigeant du Medef, syndicat patronal le plus influent. Selon ses chiffres, plus de 200 commerces ont été entièrement pillés, 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés, "avec des modes opératoires d'une violence absolue. Tout a été volé, même des caisses enregistreuses, avant de mettre le feu pour détruire". Au sujet des indemnisations qui préoccupent de nombreuses entreprises et notamment les plus petites, le patron du Medef estime que "les assureurs sont mobilisés pour aller le plus vite possible, je suis assez confiant sur le fait que les commerces concernés seront indemnisés". Écartant un retour au "quoi qu'il en coûte", ces dispendieuses mesures de soutien aux entreprises prises face aux crises sanitaire et énergétique, le patron des patrons estime qu'il faut envisager "des avances ponctuelles, car certains ne pourront pas exercer leur activité pendant un certain temps". La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que le dispositif de sécurité pour faire face aux émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel, soit 45 000 policiers et gendarmes, serait maintenu pour la nuit de lundi à mardi. "La priorité, c'est d'assurer le retour de l'ordre républicain, ce qui nous conduit notamment à maintenir le dispositif de sécurité pour la nuit qui vient", a-t-elle déclaré après avoir reçu les groupes politiques à Matignon. Le fait que la cagnotte de soutien à la famille du policier auteur du tir qui a tué le jeune Nahel a été lancée "par une personne proche de l'extrême droite" ne "contribue pas" à "l'apaisement", a aussi jugé Élisabeth Borne. Elle a ajouté que ce serait à la justice de se prononcer "le cas échéant" sur la légalité de cette cagnotte. Les violences urbaines ont causé "au moins 20 millions d'euros de dégâts" pour les transports publics en Île-de-France, selon une première estimation d'Île-de-France Mobilités (IDFM), autorité régionale des transports. Dans cette somme, il faut compter "les bus brûlés, un tramway brûlé, deux tramways endommagés et les mobiliers urbains qui ont été cassés", a précisé IDFM à l'AFP, confirmant une information du Parisien. En mars 2022, Jean-Louis Borloo, dont le plan Banlieue baptisé "réconciliation nationale" avait été retoqué en 2018 par Emmanuel Macron, avait une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme sur la situation dans les quartiers défavorisés. À l'heure où la mort du jeune Nahel, tué par un policier, a causé émeutes, destructions de bâtiments publics et pillages dans de nombreuses villes de France, "L'Alarme" résonne d'une étonnante actualité. Dans ce petit ouvrage de 96 pages publié sur Internet, l'ancien ministre décrivait un pays "aux poutres fissurées et en danger" et appelait à un "sursaut immédiat et puissant", estimant "urgent de refaire nation". "Parce que cela peut mal finir", écrivait-il, reprenant l'expression de l'ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, selon laquelle "nous vivons côte à côte, peut-être finirons nous par vivre face à face". "Je vois la société se radicaliser et être de plus en plus violente (...), la France condamnée pour traitement indigne dans ses prisons pour la dixième fois, la gronde des magistrats, celle des avocats (...), la désespérance des agriculteurs, celle des professeurs dans certains quartiers, seuls devant une tâche immense (...), l'inquiétude des parents devant une école qui n'est plus partout une promesse (...), l’affaiblissement du Parlement (...), je vois monter la discrimination sur notre sol." Après "la colère des émeutes urbaines de 2005 et des Gilets jaunes de 2018", il dénonçait "l'envie de trouver des boucs-émissaires", "cette peur de l'altérité de la part d'un des peuples pourtant les plus généreux du monde" et "l'échec ("provisoire", espérait-il) de la cohésion sociale". Jean-Louis Borloo appelait de ses vœux un examen des "causes réelles et sérieuses" de l'"affaiblissement" des "poutres de la République" et la prise de "décisions essentielles dans l'organisation des pouvoirs publics", faute de quoi "cela pourrait devenir explosif". Dans cet opus, il proposait la création d'une "sorte de conseil national de la République" et "d'organiser la coalition de tous les grands acteurs publics sur six urgences absolues" : "la justice et l'ordre républicain, la réconciliation nationale, la jeunesse, la santé, l'habitat, l'énergie et la lutte contre le dérèglement climatique". Interrogé dimanche sur ce que lui inspiraient les violences urbaines des derniers jours, il a répondu à l'AFP : "Relisez l'appel de Grigny de 2017, le plan de réconciliation nationale de 2018 et 'L'Alarme' 2022. Tout était dit, je crois." Le président du Congrès du Conseil de l'Europe a déploré et condamné "l'intensification et la multiplication inquiétante de violences, agressions et menaces" envers les élus locaux ces derniers jours en France, dans un contexte de vague de violences urbaines après la mort de Nahel. Depuis la mort de l'adolescent, tué par un policier à Nanterre mardi dernier, "plus de 150 mairies et bâtiments municipaux, ainsi que de nombreuses écoles et centres culturels, ont été endommagés, privant les citoyens d'un fonctionnement normal de leurs services publics", a rappelé Leendert Verbeek, cité dans un communiqué. Il a également déclaré "(s'associer) à l'appel de l'Association des maires de France (AMF) à la mobilisation civique contre les violences". Le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, présidé par Leendert Verbeek, fait partie du Conseil de l'Europe, qui siège à Strasbourg et réunit les 46 États signataires de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme. L'institution, chargée de "renforcer la démocratie locale et régionale", pourra "s'entretenir de ce sujet avec les autorités françaises" dans le cadre du suivi de la charte de l'autonomie locale à partir du 5 septembre. Des rassemblements ont eu lieu à la mi-journée devant les mairies de France en soutien au maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) visé par une agression à la voiture-bélier, notamment à Nanterre où la mort du jeune Nahel, tué par un policier, a suscité des émeutes dans tout le pays. Les rassemblements ont été particulièrement suivis dans les communes très touchées par les violences urbaines. Près de 200 personnes se sont ainsi réunies devant la mairie de Mons-en-Barœul (Nord), incendiée dans la nuit de mercredi à jeudi. À Saint-Denis, une trentaine d'élus (maires, députés, le président du département, Stéphane Troussel, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse) et près de 200 personnes ont assisté à la cérémonie.  Près de 300 personnes se sont également rassemblées à Brest, et quelque 200 à Toulouse, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard, qui avait appelé dimanche à cette "mobilisation civique", a déclaré depuis Cannes que ces rassemblements étaient ceux d'une "France qui veut la paix, la sécurité, la liberté, qui sait que l'ordre précède la justice". Bien que "préoccupée" par les violences urbaines des derniers jours en France, la mairie de Paris n'a "pas d'inquiétude" quant à d'éventuelles répercussions sur les JO de Paris-2024, a estimé l'équipe de la maire, Anne Hidalgo. "Le contexte social et sociétal est assez préoccupant, mais on est à un an des Jeux. Il ne faut pas confondre les échéances", a estimé le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire, interrogé par la presse en marge d'une présentation du parcours de la flamme olympique dans la capitale, les 14, 15 et 26 juillet 2024. "Le Tour de France s'organise chaque année très bien", a souligné Emmanuel Grégoire. Même "préoccupé par la situation" en France depuis la mort de Nahel, il dit n'avoir "pas d'inquiétude sur l'incidence que cela aura" à l'été 2024. "Dans un monde qui ne va pas bien, dans un pays qui montre des signes extrêmement inquiétants, cette flamme est une opportunité extraordinaire pour porter une espérance", a déclaré Anne Hidalgo. Les principales organisations patronales françaises ont appelé le gouvernement à mettre en place des mesures de soutien en faveur des commerçants et entrepreneurs affectés par six nuits de violences, qu'elles condamnent, consécutives à la mort de Nahel, tué à 17 ans par un policier. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait demandé samedi aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes. Un report de paiement de charges sociales et fiscales pour les entreprises en difficulté sera également possible. Pour la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), ce report de charges risque de ne pas être "suffisant". L'organisation demande "des mesures de soutien immédiates et massives" pour les commerçants et buralistes, notamment, qui n'ont pas accès au chômage partiel. "Pour ceux qui ont tout perdu, il est essentiel de leur assurer un moyen de subsistance", insiste la CPME, plaidant pour la mise en place d'un "fonds de secours" ainsi qu'un délai dans le remboursement des prêts garantis par l'État (PGE) accordés pendant la crise sanitaire. Samedi, le ministère de l'Économie avait recensé, en quatre nuits de troubles, une dizaine de centres commerciaux et plus de 200 enseignes de la grande distribution attaqués et pillés – dont 15 incendiés –, ainsi que 250 débits de tabac, également 250 agences bancaires, des magasins de toutes tailles et des établissements de restauration rapide. "Ces entreprises ne pourront reprendre leur activité avant plusieurs semaines, et beaucoup d'autres, notamment à caractère commercial, subissent déjà d'importantes baisses d'activité en raison des émeutes", pointe l'Union des entreprises de proximité (U2P). Outre les pertes d'activité, le Mouvement des entreprises de France (Medef) déplore une "dégradation de l'image de la France". Une cagnotte de soutien à la famille du policier auteur du tir qui a tué le jeune Nahel, la semaine dernière à Nanterre, recueillait plus d'un million d'euros quatre jours après son lancement. À 14 heures, cette cagnotte lancée sur la plateforme en ligne Gofundme totalisait environ 50 600 dons, pour une valeur totale de 1,002 million d'euros. "Soutien pour la famille du policier de Nanterre, Florian M. qui a fait son travail et qui paie aujourd'hui le prix fort", dit le texte accompagnant la cagnotte, créée par l'ancien porte-parole de la campagne d'Éric Zemmour, Jean Messiha. Le policier qui a tué Nahel, 17 ans, lors d'un contrôle routier a été mis en examen jeudi pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. La mort de l'adolescent a provoqué plusieurs nuits d'émeutes mais une décrue est observée depuis samedi soir. La création et le succès de cette cagnotte ont provoqué l'indignation de la classe politique à gauche. Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Gofundme a assuré que la cagnotte était "conforme" à ses règles, car les fonds "seront versés directement à la famille en question. La famille a été ajoutée comme bénéficiaire et donc les fonds leur seront directement versés". Une seconde cagnotte de soutien à la famille du policier, lancée sur Leetchi par un policier au nom de l'Amicale motocycliste des Hauts-de-Seine, cumulait près de 60 000 euros. Une cagnotte de soutien à la famille de Nahel a, quant à elle, été créée sur Leetchi et atteignait lundi à 14 heures un peu moins de 200 000 euros. La "sécurisation des infrastructures" des Jeux olympiques de Paris-2024 a été "légèrement renforcée", a assuré la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, après plusieurs jours de violences urbaines. Différents sites des JO, notamment en Île-de-France, se trouvent au cœur des quartiers sensibles qui ont pu s'embraser ces derniers jours après le décès d'un jeune de 17 ans. "Elles étaient déjà bien protégées, avec pas mal notamment de surveillance et une présence humaine. Elle a pu être légèrement renforcée. La nation est abimée par tout cela. Ce qui se passe n'est évidemment pas bon pour l'image de la France. Il y a des priorités, le retour de l'ordre républicain, la fin des violences", a-t-elle ajouté. "Des événements de ce type s'étaient déjà produits quasiment un an en amont des Jeux de Londres, avec des manifestations de violences très fortes dans la foulée de violences policières. L'édition des Jeux de Londres avait été très positive", a-t-elle encore rappelé. Emmanuel Macron a demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de maintenir une "présence massive" sur le terrain afin de garantir le "retour au calme" alors qu'une décrue des violences est observée après six nuits d'émeutes, a indiqué l'entourage du chef de l'État "Le président de la République souhaite que l’exécutif maintienne un haut niveau d’engagement et de pression sur le terrain, avec une présence massive, pour conforter le retour au calme et à l’ordre", relève-t-on de même source. Les transports d'extérieur en Île-de-France (bus et tramways) ne circuleront pas ce soir après 21 heures. Cette décision a été reconduite en concertation avec la préfecture de police "pour préserver la sécurité des agents et voyageurs" même si l'intensité des émeutes a nettement diminué, a indiqué Île-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité régionale des transports. Certaines lignes arrêtent leur service plus tôt, dès la fin d'après-midi. IDFM invite les voyageurs à consulter ses sites et applications pour aménager leurs trajets. Les représentants de tous les groupes politiques au Parlement seront reçus par la Première ministre en fin d'après-midi pour une réunion exceptionnel après ces six nuits d'émeutes en France.  Seul le groupe RN sera représenté par le député Sébastien Chenu et non sa présidente Marine Le Pen, parce que cette dernière réclamait d'être reçue par Emmanuel Macron, a indiqué l'entourage de la dirigeante d'extrême droite. Emmanuel Macron doit, pour sa part, s'entretenir en début d'après-midi avec les présidents de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher, avant de recevoir mardi les maires des "plus de 220 communes victimes d'exactions" lors des émeutes des derniers jours. Quelque 3 200 personnes ont été interpellées par la police et la gendarmerie entre mardi et dimanche, durant les six nuits d'émeutes qui ont suivi la mort de Nahel. "Il y en a 60 %, sur ces 3 200, qui n'ont aucun antécédent judiciaire, qui ne sont pas connus des services de police" et "n'ont jamais fait l'objet d'un contrôle", a indiqué le ministre de l'Intérieur. La moyenne d'âge des personnes interpellées est de "17 ans, avec parfois des enfants, il n'y a pas d'autre mot, de 12-13 ans, qui étaient des pyromanes ou qui ont attaqué les forces de l'ordre ou qui ont attaqué des élus", a-t-il également souligné. Le ministre dit avoir constaté, à l'issue d'une nuit de dimanche à lundi où aucun incident majeur n'a été signalé, que "l'ordre" était "en train d'être rétabli". Mais "les policiers et les gendarmes, à la demande du président de la République, continueront à être extrêmement mobilisés dans les prochaines nuits". Des millions d'euros vont être débloqués en urgence par les collectivités locales, avec notamment une aide de 10 000 euros déblocable sous quinze jours, après les émeutes qui ont conduit au pillage et à la dégradation de centaines de commerces à Marseille. "Les commerçants sont complètement abattus. Depuis cinq ans, ils vivent une succession de galères et là, ils vivent ces violences comme une injustice", a expliqué à l'AFP le président de la chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence, Jean-Luc Chauvin. Débutées jeudi soir, les émeutes à Marseille ont atteint un point d'orgue dans la nuit de vendredi à samedi, avec pour bilan du weekend 200 à 250 commerces dégradés et/ou pillés dans l'hyper-centre. Sur toute la ville, la CCI a estimé à 400 le nombre de commerces touchés et les assureurs évaluent les indemnisations à environ 100 millions d'euros. Cette facture importante s'explique notamment par l'effondrement d'un supermarché Aldi, incendié dans les quartiers déshérités du nord de la ville, et par le vol d'une quarantaine de véhicules chez un concessionnaire, selon Jean-Luc Chauvin.  Les rassemblements de soutien devant les mairies de France après l'attaque qui a visé le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) ont débuté lundi à midi, dans de nombreuses mairies de France. À Nanterre où la mort du jeune Nahel, tué par un policier, a suscité des émeutes dans tout le pays, le maire de Patrick Jarry (DVG) a déclaré devant une centaine d'habitants et d'employés de la mairie : "Depuis mardi, les nuits ont été difficiles pour les habitants […]. Les violences qui se sont succédé sont inacceptables". "Le temps est à l'apaisement", a insisté l'édile, soulignant qu'il fallait "rester sur cet appel de la famille de Nahel, de sa grand-mère", qu'il "remercie profondément". Le troisième occupant de la voiture conduite par Nahel est entendu depuis ce matin, 11 H, par l'IGPN, la police des polices, selon une source proche du dossier. Seul le second passager de la voiture avait été entendu jusqu'à présent, après la fuite de ce troisième ami de Nahel. Dans une entretien accordé au Parisien vendredi, la mère de cet adolescent de 17 ans, explique qu'elle a été prise de "panique" après la mort de Nahel et qu'elle a décidé d'envoyer son fils passer quelques jours à Marseille, loin de Nanterre. Le jeune homme est rentré chez sa mère en fin de semaine pour assister à l'enterrement de Nahel samedi et s'est donc présenté ce matin, comme promis, pour livrer sa version des faits à la police des polices. D'après le témoignage de ce troisième passager recueilli par le Parisien, les deux policiers qui ont arrêté la voiture de Nahel auraient asséné plusieurs "coups de crosse" au conducteur, qui aurait perdu le contrôle de son véhicule. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a appelé à avoir "un discours nuancé" dans l'analyse des émeutes qui secouent actuellement la France, réfutant que les politiques de la ville aient été "laissées à l'abandon" depuis 2017. "Il ne faut pas confondre la révolte, qui peut être légitime après le drame qu'il y a eu, et les exactions qui n'ont strictement rien à voir", a estimé lundi sur France 2 la présidente de l'Assemblée, regrettant les "amalgames". "Aujourd'hui, nous avons besoin de discours nuancé et de rentrer dans la complexité des choses", a-t-elle insisté.  "Nous devons collectivement avoir une vraie prise de conscience", a-t-elle ajouté.  Yaël Braun-Pivet (Renaissance), ainsi que son homologue au Sénat, Gérard Larcher, doivent être reçus par le président Emmanuel Macron lundi, après une nuit plus calme de dimanche à lundi.  Quelque 157 personnes ont été interpellées dans la nuit de dimanche à lundi lors de la sixième soirée de violences après la mort de Nahel, tué mardi à Nanterre par un policier, selon un bilan rendu public lundi matin par le ministère de l'Intérieur. Le ministère fait également état de trois blessés parmi les forces de l'ordre et a recensé 352 incendies sur la voie publique et 297 incendies de véhicules. Un poste de police et une caserne de gendarmerie ont été visé. Le post ci-dessous a été actualisé. Alors que les premières dépêches de l'AFP établissaient un lien entre le décès du pompier et les violences urbaines, ce lien n'est pas établi. Un pompier de 24 ans est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) alors qu'il luttait contre un incendie de véhicules dans un parking sous-terrain au cours de la sixième nuit de violences urbaines, a annoncé Gérald Darmanin. Le lien avec les émeutes n'a pas été établi pour l'instant. Contactés par franceinfo ce matin, les sapeurs pompiers de Paris ont affirmé qu'"aucune intervention liée à des violences urbaines n'était engagée au moment des faits". "Un jeune caporal-chef de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris est décédé malgré la prise en charge très rapide de ses équipiers", a tweeté le ministre de l'Intérieur, en précisant que les faits s'étaient déroulés dans "un parking souterrain". Les maires de France ont appelé population et élus à se rassembler lundi à midi devant toutes les mairies invoquant "une mobilisation civique" après la violente attaque contre le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) qui a suscité une vague d'indignation à travers le pays. Toutes les mairies de France feront sonner leurs sirènes à 12 heures à l'occasion de ces rassemblements, a annoncé dimanche le président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard. Dans un communiqué appelant dimanche à "une mobilisation civique des citoyens pour un retour à l'ordre républicain", l'AMF souligne que "depuis mardi dernier, [les] communes sont partout en France le théâtre de troubles graves, qui ciblent avec une extrême violence les symboles républicains que sont les hôtels de ville, les écoles, les bibliothèques, les polices municipales". Le choc causé par la violente attaque à la voiture-bélier contre le domicile de Vincent Jeanbrun, maire LR de L'Haÿ-les-Roses a provoqué une vive émotion dans le pays, où un retour au calme s'est toutefois esquissé dans la nuit de dimanche à lundi après six nuits d'émeutes consécutives à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier. Le président Macron doit recevoir les présidents de l'Assemblée et du Sénat lundi, puis mardi les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences. Il a aussi demandé à Élisabeth Borne de rencontrer les présidents des groupes parlementaires lundi. Le chef de l'État souhaite, en outre, "débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements", selon l'Élysée. À 1 h 30, les forces de l'ordre avaient procédé à 78 interpellations sur le territoire national, selon le ministère de l'Intérieur, et aucun incident majeur n'était signalé. À Paris et dans sa proche banlieue, 20 personnes avaient été interpellées à 1 heure, d'après la préfecture de police. En six nuits de violences urbaines jusqu'à dimanche matin, la place Beauvau a comptabilisé quelque 5 000 véhicules incendiés, 10 000 feux de poubelles, près de 1 000 bâtiments brûlés ou dégradés, 250 attaques de commissariats ou de gendarmeries. Après des défilés hommes, place à la haute couture à Paris dans un contexte de tension et d'émeutes qui fait planer une ombre sur ce temps fort de la mode et a conduit Celine à annuler un défilé prévu dimanche soir. Évoquant "l'évolution incertaine de ces troubles d'une grande gravité", le créateur Hedi Slimane a jugé samedi qu'un "défilé de mode dans Paris, alors que la France et sa capitale sont ainsi endeuillés et meurtris" était "inconsidéré et totalement déplacé". Les émeutes liées au décès d'un adolescent de 17 ans, tué mardi par un policier, et la mobilisation des forces de l'ordre ont conduit depuis vendredi à plusieurs annulations d'évènements en région parisienne, dont deux concerts de la star Mylène Farmer.  Interrogée dimanche après-midi, la Fédération de la haute couture et de La mode a confirmé que "sauf prescription contraire des autorités", les défilés" se tiendront "comme prévu", de lundi à jeudi. Six jours après la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre, un retour au calme s'est esquissé dans la nuit de dimanche à lundi après plusieurs soirées d'émeutes.  Le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) a été attaqué à la voiture-bélier dans la nuit de samedi à dimanche, alors que la famille de l'élu était présente. Le procureur de la République de Créteil a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "tentative d'assassinat".  Avec AFP et Reuters

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