Cyber-harcèlement : un cauchemar qui touche un enfant sur dix
Dans la cour de récréation, par messages ou sur les réseaux sociaux : en France, un enfant sur dix est victime de harcèlement. Internet ne fait qu’amplifier le phénomène. Noemya Grohan, qui a connu cette spirale infernale durant quatre ans au collège, témoigne. "J’avais vraiment le sentiment que je n’avais pas le droit d’exister, et que je n’avais pas ma place, confie la jeune fille. C’est allé jusqu’à, à un moment donné, me faire du mal à moi-même."
Signaler peut tout changer
Comment protéger les enfants ? L’association e-enfance reçoit de nombreux appels et messages. Mercredi 10 mars, une jeune fille demande de l’aide : des photos intimes ont été diffusées en ligne. En lien avec toutes les plateformes de réseaux sociaux, l’association parvient chaque année à faire supprimer jusqu’à 4 000 contenus. "On va prévenir le réseau social directement, explique Justine Atlan, membre de l’association. (…) Comme ça vient de nous, qui sommes tiers de confiance et que ça concerne un mineur, nos signalements sont traités en priorité."
Nora Fraisse a perdu sa fille Marion à l’âge de 13 ans. Victime de harcèlement, elle s’est donné la mort. Elle conseille aujourd’hui aux parents d’être vigilants aux signaux faibles, un enfant qui "dormait beaucoup et qui ne dort plus" ou aurait "des difficultés à aller à l’école" par exemple, et rappelle que "la plupart des enfants n’en parlent pas à leurs parents". Un numéro vert, le 3020, a été mis en place.