news-details
Arts et People

Couple : souffrez-vous du syndrome de Rebecca ?

Derrière l’appellation du syndrome de Rebecca, un phénomène, celui de la jalousie rétroactive. Ce nom a été donné d’après le roman de Daphné Du Maurier dans lequel une jeune femme craint de ne jamais être à la hauteur de la défunte épouse de son mari. Et si tout le monde a déjà ressenti, au moins une fois, de la jalousie envers un ex de son partenaire, ce sentiment serait en augmentation. La faute aux réseaux sociaux auxquels nous sommes de plus en plus nombreux à nous connecter et qui favorisent la traque en ligne. Syndrome de Rebecca, un phénomène en augmentation Selon une étude, 63% des personnes traquent désormais leur ex en ligne, parfois jusqu’à une fois par mois. Pire, 38% continueraient à le faire même après leur mariage. Aussi, être jaloux des ex d’un partenaire s’avère un vilain petit secret pour beaucoup. Et les réseaux sociaux ont grandement contribué à accroître ce sentiment. Rien de plus simple que d’aller fouiner dans la vie de son conjoint pour découvrir ses anciennes fréquentations. Et peu importe à quel point les personnes se sentent en sécurité dans leur relation, imaginer celui qu’ils aiment avec un autre s’avère toujours aussi douloureux. D’autant que, de nos jours, plus besoin d’imaginer, les preuves sont parfois visibles aux yeux de tous, en ligne. Une menace pour les couples Selon une étude réalisée en 2018 dans la revue Social Media and Society, des plateformes telles qu'Instagram et Facebook ont rendu plus probable la jalousie rétroactive. Et même si les gens pensent qu’en savoir plus sur les anciens amants de leur partenaire les aidera à se sentir mieux, cela a l’effet inverse. Si les pensées deviennent répétitives et les incitent à remettre en question leur partenaire à plusieurs reprises, cela peut même détruire les relations. Le psychothérapeute Toby Ingham affirme ainsi que la jalousie rétroactive constitue une menace pour les relations. Elle peut même devenir une forme de trouble obsessionnel compulsif. Un problème issu de l’enfance « La jalousie rétroactive est le symptôme d’un problème plus profond venant du passé » notait-il. Ainsi, grandir en se sentant négligé par son père, sa mère, un frère ou une sœur, pourrait contribué au syndrome de Rebecca. Ces types de peurs et d’insécurités peuvent alors se projeter dans votre relation amoureuse et devenir la base d’une jalousie rétroactive. Cependant, certains facteurs peuvent aggraver le syndrome de Rebecca. Notamment le fait qu’un partenaire mette du temps à oublier son ex. Surtout si vous l’avez connu alors qu’il sortait de sa rupture. Ou si son ex-compagne est restée une amie proche. Des insécurités qui se réveillent Secrétaire juridique, Karina, 34 ans, vérifie régulièrement la vie des ex de son partenaire. Pourtant, elle assure que leur relation est « sûre et heureuse » depuis cinq ans. « Je connais le code téléphonique de mon partenaire, alors quand il dort, je regarde ce que font ses ex sur Facebook » indiquait-elle au journal The Sun. Si elle lui « fait confiance », elle veut néanmoins s’assurer qu’elles ne lui ont pas écrit. D’autant qu’il semble maintenir un contact avec certaines. « Nous parlions de ses ex et il a admis qu'il savait que l'une d'elles avait eu un bébé » expliquait-elle. « J’étais furieuse parce que cela signifiait qu’il la surveillait » complétait-elle. Une remarque qui a déclenché « d’énormes insécurités » chez elle, persuadée qu’il l’aime toujours. Des relations détruites Helen, 43 ans, gérante d'un magasin, admettait, elle aussi, avoir « traqué » l'ex de son partenaire en ligne. Pourtant, elle le confesse, elle ne sait pas vraiment ce qu’elle recherche. « Je sais très bien qu'elle ne représente aucune menace pour notre mariage et qu'elle ne voudrait pas qu'il revienne de toute façon » affirmait-elle. Selon elle, sa jalousie provient peut-être du fait qu’elle avait connu son compagnon « jeune et athlétique » alors que ce n’était plus le cas désormais. Cependant, poussé à l’extrême, le syndrome de Rebecca peut détruire les relations. Harry, 31 ans, en a fait les frais. Il y a dix ans, amoureux pour la première fois, il a expérimenté la jalousie rétroactive. Obsédé par sa compagne, il traque ses ex-compagnons, se comparant systématiquement. Chercher la source du problème « Je ne pouvais pas supporter l'idée que d'autres hommes couchent avec elle avant moi » soulignait-il. « Je l'ai tellement fait qu'elle a vu cela comme un énorme signal d'alarme et a pensé que j'étais une sorte d’harceleur bizarre, alors elle a mis fin à la relation » poursuivait-il. Harry comprend que tout se passe « dans sa tête » mais il est trop tard. Avec le recul, l’homme a compris que son syndrome de Rebecca est lié à son enfance. En effet, son père avait eu de nombreuses liaisons et l’infidélité avait eu raison du mariage de ses parents. « Quand qu’il a déménagé à l’étranger et a eu d’autres enfants, j’ai réalisé que je m’étais senti oublié » notait-il. Désormais, ayant pu faire le point, il sait qu’il peut être apaisé quant à ses partenaires et laisser le syndrome de Rebecca derrière lui.

You can share this post!