Cameroun : vaccins, tests et derniers préparatifs à Yaoundé pour la CAN-2022
Dans les rues de Yaoundé, l'heure est à la fête avec l'ouverture imminente de la CAN-2022.
À la veille du match d'ouverture de la CAN-2022 au Cameroun, les supporters des Lions indomptables s'affairent aux derniers préparatifs. Entre ruée vers les tests de dépistage au Covid-19, quête pour acheter des billets et ultime coup de collier au stade d'Olembe, reportage à Yaoundé.
À Yaoundé, l'heure est à la fête. Banderoles, drapeaux et guirlandes lumineuses aux couleurs du Cameroun se sont multipliés ces derniers jours pour souhaiter la bienvenue à la Coupe d'Afrique des nations (CAN). La compétition de football débute dimanche 9 janvier par un match à domicile pour les Lions indomptables camerounais qui affronteront les Étalons du Burkina Faso.
Pour les fans de foot, il est temps de s'affairer aux derniers préparatifs car pas question de rater cet événement, attendu si impatiemment après plusieurs reports à cause d'un retard dans la construction des infrastructures et la pandémie de Covid-19.
La pandémie oblige d'ailleurs les supporters à présenter une preuve de vaccination et un test négatif pour accéder aux stades. Vivant aux États-Unis, Joël est venu passer quelques semaines dans son pays. Il assistera dimanche au match d'ouverture. Samedi après-midi, il patiente donc pour faire un test antigénique au Palais polyvalent des sports de la ville, un des nombreux lieux de tests agréés par la CAF.
"Le gouvernement a mis en place cette obligation. C'est pour notre bien donc on le fait même si c'est stressant", explique-t-il. "Il y a deux heures d'attente mais ça vaut le coup pour encourager nos Lions !"
Et dans les files d'attente, on arbore sa casquette, sa vuvuzela ou casque de chantier décoré aux couleurs du Cameroun : tout est bon pour montrer son soutien aux Lions indomptables. À quelques pas, dans ce joyeux brouhaha, des marchands à la sauvette proposent même des accessoires supplémentaires à ceux qui en manqueraient.
Vers un effet CAN sur la vaccination ?
Un peu à l'écart de cette agitation, une petite délégation se fait elle aussi tester. Emmenée par son président, Bertin Ebwellé, il s'agit du collectif des anciens Lions indomptables venus montrer l'exemple à leurs concitoyens.
"On est là pour encourager les gens à se faire tester et surtout vacciner. La CAN peut aider à mettre la pandémie derrière nous au Cameroun", veut croire un membre de cette délégation, un ancien international qui a fait partie de l'épopée de la Coupe du monde 1990, durant laquelle les Lions indomptables étaient devenus la première nation africaine à atteindre les quarts de finale.
Le football semble en effet pouvoir être un puissant incitatif à la vaccination. Les médecins chargés du site médical notent que, ces derniers jours, de nombreux Camerounais ont dépassé leurs réticences et accepté de se faire vacciner, dans le but d'assister aux matches.
Passé le test et la vaccination, il reste une épreuve pour certains supporters : trouver des billets pour assister aux matches. "C'est la vraie catastrophe J'ai fait mes tests mais je n'ai pas encore de billets. J'ai fait tous les commissariats où sont mis en vente les tickets. J'ai appelé des connaissances pour qu'ils m'en trouvent un", témoigne Solange, venue de Suisse, qui compte bien vivre avec sa fille le match d'ouverture de la compétition. "Ma voiture est remplie de drapeaux camerounais. Je ne veux pas rater ça."
Ouvriers et supporters
À quelques kilomètres de là, au stade Olembe qui accueillera le match d'ouverture, dimanche, l'ambiance est plus calme. Après avoir été pendant de nombreux mois au cœur des polémiques en raison des nombreux retards sur la fin de sa construction, l'organisation peut enfin souffler. D'autant plus que le stade, chef-d'œuvre architectural de la CAN-2022 est prêt, même si, en arrière-plan, on devine encore la présence de travaux sur certains éléments annexes du complexe.
Samedi après-midi, les ouvriers qui bouclent les derniers travaux s'offrent une courte pause pour saluer les joueurs camerounais, venus pour un dernier entraînement. Les Lions indomptables remontent ainsi dans leur bus sous les hourras de la cinquantaine de personnes rassemblées. Aussitôt le bus jaune, rouge et vert disparu, tout le monde se remet au travail.
"On est venus encourager les joueurs. On espère qu'ils feront en sorte que le trophée ne quitte pas le Cameroun", explique Stéphane Mekogo Eyenga, qui depuis un mois suit la formation de stadier. "On sera là pour superviser la sécurité pendant les matches et protéger tous ceux qui viennent assister à la rencontre d'éventuelles embrouilles."
À l'intérieur du stade, tout est flambant neuf. Quelques curieux sont venus découvrir en avant-première cette enceinte ultra-moderne. Les jardiniers préparent l'impeccable pelouse alors que les cadres des buts ne sont même pas encore montés. Sur les côtés, des ouvriers s'activent à peindre les accessoires de la cérémonie d'ouverture. Dans moins de 24 heures, l'écrin sera prêt pour accueillir la plus belle des compétitions du foot africain.
De notre envoyé spécial à Yaoundé