"C'est une première mondiale" : des radars sonores expérimentés dans une commune des Yvelines pour mesurer le bruit des véhicules
"C'est une première mondiale" : des radars sonores expérimentés dans une commune des Yvelines pour mesurer le bruit des véhicules
Trois radars, chargés de mesurer le bruit émis par les voitures et les deux-roues, sont inaugurés mardi à Saint-Lambert, dans les Yvelines, pour une expérimentation. La phase de verbalisation est prévue courant 2022.
Motos, quads, scooters ... Le bruit des deux-roues empoisonne la vie des habitants de Saint-Lambert, petite commune des Yvelines située dans le.parc naturel régional de la Haute-Vallée de Chevreuse. "C'est un bruit de fond, permanent, tous les week-ends", raconte le maire Olivier Bedouelle, mobilisé depuis longtemps sur le sujet. "Même le matin et le soir, il y a des véhicules ... Beaucoup de motos aussi, qui ont des moteurs débridés et qui font un bruit pouvant atteindre 80, voire 100 décibels", précise l'élu.
Désormais, ce volume sonore sera capté par trois radars nouvelle génération, ce qui permettra de lutter contre les véhicules trop bruyants. Équipés de micros et de caméras à 360°C, ils sont inaugurés mardi 4 janvier en présence de la ministre de la Transitition écologique Barbara Pompili. Fabriqués par trois entreprises différentes, ces radars vont d'abord être expérimentés, avant la phase de verbalisation prévue courant 2022. Leurs montant sera de 135 euros.
Des radars sonores installés à Saint-Lambert, dans les Yvelines, le 3 janvier 2022. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)
"C'est une première mondiale", affirme Jean-Noël Barrot, député de la 2e circonscription des Yvelines, à l'origine du projet. "Il n'existe pas, à ma connaissance, de dispositif permettant à la fois de capter le son et son origine, et de procéder à une verbalisation automatique", explique-t-il, précisant que ces radars "ont pour vocation à dissuader les comportements ultra-minoritaires de certains usagers de la route, sans pour autant faire peser la charge sur les forces de l'ordre."
"L'aboutissement d'un travail de deux ans"
Hubert Gourden, responsable de la Fédération des motards en colère dans les Yvelines, est circonspect : "S'il y a un seul véhicule, oui on saura que c'est lui. Mais s'il y en a plusieurs, comment savoir lequel est fautif ? N'y aura-t-il pas des occasions où ce sera la mauvaise personne qui sera inculpée ?", s'interroge-t-il.
De son côté, le député Jean-Noël Barrot se veut rassurant : "C'est l'aboutissement d'un travail de deux ans. Ces radars, installés aujourd'hui en situation réelle, ont été testés sur piste, avec des exercices assez exigeants pour s'assurer qu'ils étaient en mesure de discriminer plusieurs véhicules qui passeraient en même temps, et de bien identifier l'origine du bruit."
Hubert Gourden, responsable de la Fédération des motards en colère des Yvelines, à Saint-Lambert, le 3 janvier 2022. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)
Patricia, qui vit à Saint-Lambert depuis 15 ans, salue l'installation de ces radars devant son jardin. "L'idée, c'est de ne pas empêcher les gens de profiter de leur moto et de leur mobylette, et de permettre aux riverains de maintenir leur niveau de vie", explique cette habitante, qui espère passer des week-ends plus paisibles.
La limitation sonore à ne pas dépasser n'est pas encore connue, et sera fixée par arrêté ministériel après la phase d'expérimentation, prévue dans sept villes de France, dont Paris, Nice et Toulouse.