AUTOPSIES DE STARS. Claude François, la mort mythique de l'artiste décrite en détails par un témoin clé
La star de la chanson française Claude François est morte le 11 mars 1978 chez lui à Paris. Suicide, électrocution, meurtre, accident... Retour sur une mort aussi tragique que mystérieuse.
Si l'heure et la date de la mort de Claude François sont précises et bien connues, on ne peut pas en dire autant des circonstances de cette tragédie qui a ému toute la France. Le 11 mars 1978, dans son appartement du 46 boulevard Exelmans à Paris, le chanteur originaire d'Egypte est mort soudainement des suites d'un œdème pulmonaire qui, d'après l'autopsie réalisée, avait été provoqué par une électrocution. Mais comment cela a-t-il pu arriver ?
La mort de Claude François, les rumeurs
La première chose à savoir est que, même si l'électrocution est la cause la plus connue de la mort de Claude François, certains sceptiques ont cru pendant longtemps que le chanteur était mort dans d'autres conditions, bien loin de son bain et d'une ampoule aux fils dénudés. Comme c'est le cas dans la majorité des tragédies qui concernent le décès d'une star, les complotistes et autres sceptiques viennent généralement ajouter leur grain de sel et semer le doute afin de faire d'un accident ordinaire un drame aussi absurde qu'invraisemblable. Ainsi en plus de la banale électrocution, d'autres rumeurs ont circulé pour donner les causes de la mort de Claude François, comme une crise cardiaque pendant une partie de jambes en l'air à plusieurs, une relation avec un travesti dans le Bois de Boulogne ayant mal tourné ou encore une overdose. La piste du suicide a, elle-aussi, été évoqué à plusieurs reprises, notamment à cause de la personnalité complexe du chanteur.
Malgré toutes ces théories, celle de l'électrocution est resté prédominante, mais c'est sur la façon dont le chanteur s'est électrocuté que les avis ont divergé. La thèse du sextoy a en effet été longuement discutée, notamment par les fans pour qui mourir en remplaçant une ampoule avec les pieds dans l'eau du bain semblait trop stupide pour être vrai. Beaucoup ont donc préféré penser que c'est en tenant un vibromasseur dans son bain que Claude François est mort, une image à la fois cocasse et tragique qui aurait fait perdurer la légende pendant encore un moment. Mais cette rumeur a rapidement été démentie par Josette François, la sœur du chanteur qui s'est exprimée dans France Soir. "Certains adorent le rendre désaxé. D'autres ont dit qu'il était homo, ce qui n'était pas le cas. Et quand bien même, ce n'est pas un péché ! On lui a aussi donné l'image d'un maniaque du sexe... C'est vrai qu'il aimait les femmes, je ne peux pas le nier, mais pas au point de raconter autant d'histoires. Sa mort est stupide, c'est un accident".
La vraie mort de Claude François
Comme sa sœur Josette François l'a si bien dit, c'est bien une mort accidentelle qui a brutalement stoppé la carrière de l'idole de l'époque. De nombreux témoignages sont venus confirmer l'histoire officielle, et notamment celui de l'inspecteur Michel Pleiber, un des premiers policiers arrivés sur place le jour de la mort de Claude François, qui s'est confié au Parisien. Alors âgé de 27 ans, il se souvient que, lors de son arrivée, "il n'y avait encore quasiment personne. Les services de secours venaient tout juste de partir. Quelques femmes, que j'ai supposé être des Clodettes, étaient sur le canapé en train de pleurer à chaudes larmes. Un peu plus loin, près de la salle de bains, le corps de Claude François avait été étendu, dans sa chambre - qui paraissait terriblement étroite - sur son lit".
La scène dépeinte est loin de l'image glorieuse que Claude François voulait renvoyer aux milliers de fans qui se jetaient à ses pieds au quotidien. L'homme, étendu mort sur son lit avec un drap jusqu'au torse pour le recouvrir, s'était bel et bien électrocuté avec une ampoule. "Il y avait plein d'eau autour de la baignoire" a décrit le policier, avant d'ajouter : "Et l'applique était décollée du mur et pendait. Il a glissé sa main derrière l'applique et a touché les fils électriques. Il est bien mort par électrocution comme l'ont confirmé le médecin légiste et l'inspecteur de permanence du commissariat de quartier". Les preuves ? "On a constaté un hématome quasi rectiligne sur l'épaule droite, qui indiquait très clairement une chute. Cette chute lui a fait violemment heurter le rebord de la baignoire. Pour moi, il n'y a pas de doute possible : il s'est mis débout pour redresser l'applique".
Une personnalité compliquée et des polémiques en bataille
Si Claude François a marqué les années 60 et les années 70 grâce à tous ses tubes, et si sa mort a contribué à son mythe, le chanteur était aussi connu pour des traits de personnalités et des faits bien moins attrayants que Le lundi au soleil. La personnalité du chanteur star a souvent été pointée du doigt comme étant problématique, notamment par la journaliste Isabelle Catélan qui le décrit comme "un personnage obsessionnel, maniaque, colérique mais aussi généreux, bipolaire". La parolière Vline Buggy qui a travaillé de longues années avec lui dira au Figaro qu'il est "caractériel, exigeant, perfectionniste". Quant à son ex-femme Janet Woollacott, mariée avec lui entre 1960 et 1967, elle s'est déjà retrouvée enfermée à clé par son mari après avoir eu le malheur de sourire à d'autres hommes voire traitée "comme une esclave égyptienne" qu'il "couvrait d'injures".
Une personnalité controversée donc, à laquelle s'ajoutent les faits difficiles concernant sa vie amoureuse. Claude François était connu pour apprécier les jeunes femmes, particulièrement les mineures. Dans les années 70 il déclarait ainsi auprès de la RTBF, "J'aime jusqu'à 17-18 ans, après je commence à me méfier. Bien sûr, j'ai des aventures au-delà de 18 ans, heureusement, mais après 18 ans je me méfie, parce que les filles commencent à réfléchir, elles ne sont plus naturelles (...)".
En 1998, le magazine Voici dévoilait quant à lui l'existence de Julie, la fille cachée du chanteur née quelques mois avant sa mort. Fabienne, la mère de Julie, avait 14 ans à l'époque où Claude François a entamé une liaison avec elle, et 15 ans quand elle est tombée enceinte de sa fille, qu'elle a fait adopter. Des relations avec des mineures pour lesquelles il a usé de sa popularité et de son statut social et qui, s'il avait survécu, auraient pu lui valoir quelques séjours en prison. La loi stipule en effet qu'un adulte n'a pas le droit d'avoir des relations sexuelles avec un enfant de moins de 15 ans et que, "Hors le cas de viol ou de toute autre agression sexuelle, le fait, par un majeur, d'exercer une atteinte sexuelle sur un mineur de quinze ans est puni de sept ans d'emprisonnement et de 100 000 € d'amende." En plus de cet aspect de sa vie, le chanteur avait par ailleurs été accusé de fraude fiscale et a laissé à ses deux fils plusieurs centaines de milliers d'euros de dettes après sa mort.