Attentats du 13-Novembre : l’audience reprend, quatre accusés dont Abdeslam refusent de se présenter
Extérieur de la cour d'assises spéciale de Paris où sont jugés les 20 accusés des attentats du 13 novembre 2015.
Quatre accusés du procès des attentats du 13-Novembre, dont Salah Abdeslam, le seul survivant du commando, ont refusé de se présenter à l’audience qui a repris jeudi à Paris.
Quatre accusés dont Salah Abdeslam sont absents dans le box, jeudi 25 novembre, alors que reprend l'audience du procès des attentats du 13-Novembre devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis, Mohamed Abrini, Sofien Ayari et Osama Krayem ont refuser de se présenter pour protester contre l'absence physique à la barre et l'anonymisation d'enquêteurs belges qui doivent témoigner à partir de jeudi.
"Nous pouvons constater qu'il nous manque quatre accusés dans le box. (Osama) Krayem, (Salah) Abdeslam, (Sofien) Ayari et (Mohamed) Abrini, qui ont refusé de se rendre dans la salle d'audience pour protester (contre) l'absence des policiers belges", a indiqué le président Jean-Louis Périès à l'ouverture de l'audience.
"Salah Abdeslam a joué le jeu de l'audience. Il a compris la nécessité de s'y présenter et d'y participer. Mais aujourd'hui, il fait un refus d'extraction car il y a des choses que l'on peut peiner à comprendre", a expliqué son avocate Olivia Ronen.
Témoignages anonymes
"Si l'on constate qu'un enquêteur autrichien se déplace (mercredi) et vient déposer pendant plus de cinq heures, on peine à comprendre qu'une décision de votre cour permette que des enquêteurs belges témoignent de manière anonyme et en visioconférence", a-t-elle ajouté.
Selon Olivia Ronen, certains de ces policiers ont témoigné, encore récemment, sous leur nom et à visage découvert dans des reportages télévisés consacrés à son client. Plusieurs avocats de la défense ont ensuite pris la parole pour protester à leur tour. "La question a été tranchée", s'est exaspéré le président, qui a suspendu l'audience le temps de faire acter par huissier le refus des quatre accusés.
Les enquêteurs belges doivent témoigner à partir de ce jeudi et pendant deux semaines mais le feront de façon anonyme, a décidé la cour après une requête en ce sens des autorités judiciaires belges.
Dans un courrier daté du 15 novembre et consulté par l'AFP, le procureur fédéral de Belgique Frédéric Van Leeuw protestait contre l'absence d'anonymisation des enquêteurs belges, présentant selon lui "un réel problème juridique".
Il ajoutait qu'en vertu de la législation de son pays, il pouvait refuser de faire droit à la demande d'audition des enquêteurs cités comme témoins ou n'y faire droit "qu'à condition que l'identité des policiers antiterroristes belges ne soit pas publiquement révélée".
Avec AFP