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Insolite et Faits divers

Attaque à Rambouillet : "Tout ce qui représente l'État est une cible privilégiée des attentats", estime une ancienne juge anti-terroriste

Les policiers font "partie des cibles qui ont déjà été annoncées par les revendications des groupes terroristes", a expliqué samedi 24 avril sur franceinfo Béatrice Brugère, ancienne juge anti-terroriste, secrétaire générale du syndicat FO magistrats. Trois personnes ont été placées en garde à vue dans l'entourage de l'auteur de l'attaque au couteau devant un commissariat de Rambouillet (Yvelines) vendredi. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête. franceinfo : Que signifie cette saisine très rapide du parquet national antiterroriste ? Béatrice Brugère : C'est une réactivité qu'il faut saluer. Il est très intéressant que le parquet national antiterroriste se soit saisi, pour des raisons de procédure et de moyens d'investigation. Tout de suite, il y a eu des gardes à vue, des perquisitions, des exploitations téléphoniques de très haut niveau et cela est permis par la procédure. La saisine immédiate du parquet national antiterroriste n'est pas toujours une évidence sur des faits qui pourraient sembler similaires. Cela prouve qu'ils ont des éléments assez importants pour penser qu'on est dans un cadre terroriste. Cette saisine va -t-elle être permettre d'enquêter plus rapidement ? Oui, parce que nous avons des services spécialisés, ils ont l'habitude, des procédures, des moyens qui sont tout à fait adaptés pour aller vite et loin. Que représente une telle menace contre les policiers ? C'est extrêmement fort et signifiant, parce que cela fait partie des cibles qui ont déjà été annoncées par les revendications des groupes terroristes. Les policiers en font partie, mais il y a aussi les pompiers. Tout ce qui représente l'État est une cible privilégiée des attentats. On verra ce que déterminera l'enquête et si on est bien dans un cadre terroriste et s'il y a une revendication. Que faut-il faire pour essayer d'empêcher ce type de passage à l'acte ? C'est la question qui se pose à chaque fois qu'on est sous le choc de ce genre d'attentat. La personne n'est pas connue par les services de police, elle n'est pas fichée, donc cela pose la question de la prévention, dans la mesure où, aujourd'hui, la vraie problématique est l'effet de masse. On a de plus en plus de personnes qui sont repérées, beaucoup sont déjà passées à l’acte, elles ont été condamnées, elles vont ressortir de prison ou sont ressorties. Certaines ont un caractère terroriste et donc il va falloir les surveiller, on a aussi les retours possibles des zones de conflit. Cela pose la question de la masse du nombre de personnes à surveiller, celles déjà identifiées, celles qui passent à travers les mailles et du contrôle des frontières sur notre territoire, parce qu'on a affaire de plus en plus à un terrorisme endogène, c'est-à-dire qui se produit par des personnes qui sont déjà sur le territoire. Faut-il créer de nouvelles lois ? Il faut éviter de faire des lois à chaque fois qu'il y a un attentat. On a déjà un arsenal législatif assez complet, c'est plus en termes de stratégie que cela se joue, en termes de moyens, de capacités, de renforcement des moyens humains du renseignement. Il faut avoir une expertise au plus haut niveau et ne pas confondre les modes opératoires qui sont dirigés vers des objectifs très clairs, terroriser la population, déstabiliser nos institutions et défier le gouvernement. Il faut une réponse politique globale.

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