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Après le séisme meurtrier au Maroc, la France gagnée par un élan de solidarité

Reportage Deux jours après le puissant séisme qui a fait plusieurs milliers de victimes dans le centre du Maroc, villes et associations françaises se mobilisent pour venir en aide aux sinistrés à travers des collectes de dons ou des promesses d'aides financières. Une collecte de dons organisée à Châtillon dans le sud de Paris, le 10 septembre 2023. Dans cette salle municipale mise à la disposition de la mairie de Châtillon dans le sud de Paris, elles sont une petite dizaine de femmes à s'activer, dimanche 10 septembre au matin, pour trier les dons qui ne cessent d'affluer. Vêtements, tentes, couettes mais aussi médicaments ou encore denrées alimentaires s'accumulent dans de grands sacs plastique. Avec une diaspora marocaine estimée à 1,5 million de personnes en France, dont 670 000 binationaux, l'onde de choc du séisme qui a frappé vendredi soir le Royaume s'est aussi fait ressentir de l'autre côté de la Méditerranée. "C'est mon pays de naissance et là où j'ai grandi donc forcément cela m'a touché", explique Fedoua d'un mince filet de voix, les bras chargés de cabas remplis de vêtements. "Cela m'a vraiment fait un choc. Je pense qu'il m'a fallu 24 heures pour réaliser ce qu'il s'était passé", confie Latifah. Venue en famille pour faire un don, cette trentenaire originaire du nord du Maroc a décidé de prêter main forte pendant quelques heures à des bénévoles débordés par le succès de la collecte. "Cela fait vraiment chaud au cœur, tout le monde est mobilisé pour la bonne cause". "Anticiper les besoins pour l'hiver" Car au-delà de la communauté marocaine, c'est en effet de très nombreux Français qui se sentent solidaires. À l'image de Boubou, qui a fait le déplacement depuis la ville voisine de Meudon avec des vêtements pour hommes et des médicaments. "C'était important pour moi de soutenir les personnes qui sont dans le besoin. Je n'ai pas de liens avec le Maroc mais je pense que dans ces moments-là, on est tous liés", assure le jeune homme de 31 ans. À l'origine de cette collecte organisée au pied levé, Dounia Hannach. Cette militante a fondé en 2018 l'association Abajad, qui accompagne les populations non-francophones vers l’emploi grâce à l’apprentissage de la langue française. Disposant d'une antenne au Maroc, elle espère pouvoir rapidement faire parvenir les dons récoltés en France. "Ce dont on a besoin, ce sont des vêtements d'hiver, des couvertures, des tentes car ce sont essentiellement les gens de la montagne qui ont été touchés et il va vite faire froid donc on essaie d'anticiper les besoins pour l'hiver", détaille Dounia Hannach. "De plus en plus de personnes me demandent également si elles peuvent faire des dons financiers car elles ne peuvent pas forcément se déplacer. Je viens donc tout juste de créer une cagnotte d'urgence", explique la jeune femme qui va organiser une seconde collecte de dons en nature dans les jours à venir.  Plusieurs millions d'euros d'aide financière Depuis l'annonce du bilan tragique du tremblement de terre au Maroc, les initiatives comme celle de Dounia Hannach fleurissent partout sur le territoire français : collectes de dons organisée en mairie ou dans des locaux associatifs, brocantes solidaires ou encore cagnottes sur les réseaux sociaux. Plusieurs organisations caritatives françaises ont lancé samedi un appel à la générosité auprès du grand public comme le Secours Populaire ou encore la Fondation de France, qui a annoncé mobiliser immédiatement 250 000 euros afin d'aider les sinistrés. De nombreuses villes et régions françaises ont également promis un appui logistique ou financier au Maroc. Le maire de Marseille a notamment proposé le soutien des marins pompiers de la cité phocéenne. Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, promet de son côté une enveloppe de 500 000 euros. Samedi, le ministère français des Affaires étrangères a activé le fonds d'action extérieure des collectivités territoriales afin d'appuyer des actions de solidarité. Le ministère a précisé que plusieurs collectivités territoriales l'avaient déjà approché afin de proposer leur aide, pour un montant de près de deux millions d'euros.

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