Après cinq mois de grève, les scénaristes d'Hollywood vont reprendre le travail
Après cinq mois de grève à Hollywood, l'accord salarial conclu avec les studios et prévoyant des "gains significatifs" en matière de rémunérations ainsi que des protections pour encadrer l'usage de l'intelligence artificielle a été approuvé mardi soir par le conseil d'administration du syndicat des scénaristes. Ils vont pouvoir reprendre le travail dès mercredi tandis que les acteurs, eux, restent en grève.
Des membres de la Writers Guild of America (WGA) en grève manifestent devant les studios Netflix, le 22 septembre 2023 à Los Angeles
Les dirigeants de la Writers Guild of America (WGA), le puissant syndicat des scénaristes, ont approuvé mardi 26 septembre au soir le récent accord salarial conclu avec les studios et acté le retour au travail de leurs membres dès mercredi, après une grève qui a duré presque cinq mois et paralysé Hollywood.
Le conseil d'administration du syndicat "a voté unanimement pour recommander l'accord" salarial, a-t-il fait savoir sur X, anciennement Twitter. "La grève prend fin à 00 h 01", heure de Los Angeles, ce mercredi.
Concrètement, l'accord peut théoriquement encore être rejeté par les 11 500 scénaristes représentés par la WGA aux États-Unis : il doit faire l'objet d'un vote, qui aura lieu "entre le 2 et le 9 octobre", a annoncé le syndicat. Mais la plupart des spécialistes de l'industrie pensent que la ratification de cet accord, qui inclut des "gains significatifs" en matière de rémunérations ainsi que des protections pour encadrer l'usage de l'intelligence artificielle, devrait être une formalité.
En attendant que le processus soit complété, les plumes de l'industrie vont donc pouvoir reprendre le travail dès mercredi. De nombreuses séries et films américains bloqués aux premiers stades d'écriture vont ainsi pouvoir être remis en chantier. Les talk-shows de fin de soirée, animés par des présentateurs qui ont besoin de scripts, devraient aussi revenir à l'antenne dans le courant du mois prochain.
Acteurs toujours en grève
Mais même après l'ultime ratification des scénaristes, Hollywood sera encore loin d'un retour à la normale. Car les acteurs, représentés par le syndicat SAG-AFTRA, sont eux toujours en grève. Une résolution de ce conflit social, qui dure depuis la mi-juillet, pourrait prendre encore des semaines. Car certaines des revendications du SAG-AFTRA vont plus loin que celles de la WGA.
Les négociations s'annoncent donc ardues. D'autant que les studios savent que ce qu'ils lâchent aux acteurs servira de mètre étalon pour les professions techniques de l'industrie, dont les conventions collectives doivent être renouvelées l'année prochaine.
Même après le retour des comédiens au travail, il faudra sûrement encore des mois pour réellement remettre tout le monde sur les plateaux et rattraper les retards accumulés par une myriade de productions hollywoodiennes.
Contenu de l'accord révélé
La WGA a également publié mardi soir le détail de l'accord passé avec les studios, dont le contenu exact n'avait pas filtré depuis sa conclusion dimanche. Le compromis montre que les studios ont cédé à la plupart des revendications portées par le syndicat et semble dessiner une victoire des scénaristes.
Il inclut notamment une prime lorsqu'une série ou un film rencontre un certain succès sur une plateforme de streaming, c'est-à-dire lorsque "20 % ou plus des abonnés nationaux du service" visionnent la production "dans les 90 premiers jours de sa sortie".
En matière d'intelligence artificielle, les scénaristes ont également obtenu des garanties pour ne pas se faire remplacer par des robots. L'accord leur permet de retravailler des scripts initialement générés par une IA, tout en étant considéré comme l'unique auteur de ce travail, et donc sans être moins rémunéré.
Une clause prévoit également que "l'exploitation du matériel des scénaristes pour former l'IA est interdite". Autrement dit, des robots ne pourront pas être nourris par des scripts de créateurs syndiqués pour améliorer leurs capacités narratives. Un point sur lequel les studios étaient longtemps restés silencieux.
Avec AFP