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Insolite et Faits divers

Après avoir blanchi 41 millions d'euros en trois ans, un réseau de trafic de faux documents démantelé en Île-de-France

Près de 300 faux documents ont été découverts lors des perquisitions. Ces faux papiers ont permis à des personnes de travailler illégalement, essentiellement dans le secteur du BTP en Île-de-France. Un réseau de faux documents géré par des membres de la communauté pakistanaise a été démantelé début janvier, a appris franceinfo mardi 18 janiver auprès de l'Ocriest (l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière). Co-saisi avec l'Ocrgdf (l'office central de répression de la grande délinquance financière), les deux services de police ont interpellé 11 personnes le 10 janvier dernier à Sevran (Seine-Saint-Denis), Ermont et Argenteuil (Val-d'Oise). 10 d'entre elles sont depuis mises en examen et écrouées. Il s'agit de membres de la communauté pakistanaise pour la majorité d'entre eux connus des services de police, tous âgés entre 30 et 40 ans. Le parquet de Pontoise (Val-d'Oise) est saisi. Tout a commencé en juin 2020, l'Ocriest reçoit alors de renseignements sur la diffusion de faux documents au sein de la communauté pakistanaise. Dans le cadre d'une enquête préliminaire diligentée par le parquet de Pontoise, les enquêteurs de l'Ocriest puis de l'Ocrgdf permettent de mettre au jour un réseau de trafic de faux documents issus de différents pays de l'espace Schengen. Des faux documents qui permettent à des personnes issues de cette communauté de vivre et de travailler illégalement en France, principalement en Île-de-France. L'enquête confirme que de nombreux faux documents (des cartes d'identité, des permis de conduire, des permis de séjour) sont envoyés depuis le Pakistan via la Grèce et la Turquie. Lors des perquisitions réalisées lors des interpellations, les policiers ont retrouvé près de 300 faux documents, mais aussi 134 000 euros en espèce et ont saisi un million d'euros sur 40 comptes bancaires, ainsi que quatre véhicules de marque et une montre Rolex de 25 000 euros. Deux frères sont suspectés d'être à la tête du réseau. L'un des deux a été condamné pour des faits similaires l'année dernière par le tribunal judiciaire de Meaux. Ces faux documents ont permis à des personnes de travailler illégalement essentiellement dans des entreprises du secteur du BTP en Île-de-France. Ces sociétés ne payant pas de charges elles ont pu blanchir de l'argent. Parallèlement les enquêteurs ont mis au jour tout un système de sociétés écran qui décaissaient les fonds, dont deux sociétés faisaient office de donneuses d’ordre. Ainsi, en plus du trafic de faux documents, les enquêteurs ont révélé l'existence de mouvements financiers suspects. En tout, entre 2019 et 2021, 41 millions d'euros ont été blanchis, dont 28 millions d'euros ont transité sur des comptes bancaires frauduleux. Les 13 autres millions ont été virés sur d'autres sociétés écran. En tout, les policiers ont mis la main sur 180 comptes suspects.

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