Annemiek van Vleuten avant le Tour de France : "Je n'ai peur de personne"
INTERVIEW
De notre envoyé spécial sur le Tour de France – L'impératrice du cyclisme féminin, Annemiek van Vleuten, débute dimanche à 40 ans le dernier Grand tour de sa carrière. Alors qu'elle a déjà remporté la Vuelta et le Giro cette année, elle espère également conserver son titre de vainqueure du Tour de France. Entretien avec la championne à quelques heures du départ à Clermont-Ferrand.
En matière de cyclisme féminin, la question n'est pas de savoir comment gagner, mais de savoir comment la battre. À 40 ans, Annemiek van Vleuten trône toujours au sommet de la hiérarchie du peloton féminin. En 2022, elle a remporté les trois Grands Tours, la Vuelta, le Giro et le Tour de France, avant de s'adjuger le maillot de championne du monde. Avec le Tour d'Espagne et le Tour d'Italie déjà dans son escarcelle, la "cannibale" néerlandaise semble partir sur les mêmes bases cette saison. Cependant, la concurrence est rude. Annemiek van Vleuten, qui prendra sa retraite à l'issue de la saison, est consciente que la tâche sera difficile pour conserver son titre, mais cela n'empêche pas la grimpeuse de la Movistar de croire en ses chances.
À 24 heures avant le départ, la grande dame du cyclisme féminin apparaît beaucoup plus détendue qu'en 2022. Sourire aux lèvres, la dossard numéro 1 de la deuxième édition de l'ère professionnelle du Tour de France Femmes s'est arrêtée au micro de France 24.
France 24 : Vous avez connu beaucoup de choses dans votre carrière, mais dimanche, vous allez débuter un Tour de France dans la peau de la championne en titre. Quels sont vos sentiments ?
Ce sera un moment très spécial de commencer le Tour demain en portant le maillot arc-en-ciel [de championne du monde] et le dossard numéro 1 [de vainqueure en titre]. Cela fait remonter les bons souvenirs de l'an dernier. Être sur le Tour de France, c'est faire partie d'un grand spectacle. J'ai déjà participé et gagné à plusieurs courses, mais après l'année dernière, j'ai réalisé que le Tour de France est la plus importante d'entre toutes. C'est celle qui amène le plus de spectateurs. C'est une course qui est suivie même par les gens en dehors du cyclisme. C'est la plus grande course que j'ai gagnée dans ma carrière.
Vous espérez terminer sur une grande victoire sur le Tour de France ?
Évidemment que je veux remporter un second Tour de France ! Je vais tout faire pour participer à la bataille pour le maillot jaune. La septième étape, qui se termine samedi au Tourmalet, sera décisive, tout comme le contre-la-montre final à Pau. Mais attention ! Toutes les étapes sont un peu piégeuses avant ce week-end final. Il y a six autres étapes où il faut faire attention.
Quelle est l'adversaire que vous craignez le plus ?
Je n'ai peur de personne ! J'aime les défis car ils me permettent de montrer le meilleur de moi-même. Cependant, je pense aussi que Demi Vollering a montré cette année qu'elle est la meilleure et la grande favorite pour ce Tour de France. Elle a une équipe assez forte autour d'elle. Elle m'a déjà battue. Ce sera un défi de la battre, mais je suis prête.
À 40 ans, vous êtes toujours au sommet du cyclisme, quel est votre secret ?
Je pense que mon secret est que je continue de m'amuser lorsque je prépare les courses. Cela me paraît moins pénible car je continue d'adorer mon travail, d'adorer m'entraîner… Enfin, des fois non, quand on me demande de tout donner… (rires) Pour moi, s'amuser est la base. Et quand on s'amuse, on peut durer.
Vous pensez déjà à l'après ?
Je pense que j'aurai envie de rester dans le cyclisme. Je pense peut-être commencer par une année sabbatique histoire de me retrouver et voir ce que je peux apporter aux autres. Mais ensuite, vous me reverrez dans le cyclisme !