Alexandre Benalla en garde à vue dans le cadre d'une affaire de contrat russe
L'ancien garde du corps du président français Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour soupçons de "corruption".
Alexandre Benalla et son épouse ont été placés, mardi matin, en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de "corruption" autour d'un contrat de sécurité signé entre l'oligarque russe Iskander Makhmudov et son ancien acolyte Vincent Crase, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Alexandre Benalla de nouveau au centre d'une enquête. L'ancien conseiller d'Emmanuel Macron et son épouse ont été placés en garde à vue, mardi 14 décembre au matin, dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de "corruption" autour d'un contrat de sécurité signé entre l'oligarque russe Iskander Makhmudov et son ancien acolyte, Vincent Crase.
Condamné en novembre pour des violences commises lors de la manifestation du 1er mai 2018, Alexandre Benalla est interrogé par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet national financier (PNF), ont ajouté ces sources confirmant des informations du Point et de TF1.
L'ancien gendarme Vincent Crase, également condamné pour les violences du 1er-Mai, avait été brièvement placé en garde à vue dans ce dossier en décembre 2019.
L'enquête du PNF porte notamment sur un contrat de sécurité passé entre la société Mars de Vincent Crase et Iskander Makhmudov. Ce dernier, milliardaire à la tête d'un empire industriel en Russie et par ailleurs détenteur de plusieurs propriétés en France, a fait l'objet d'une enquête en Espagne sur des soupçons d'appartenance à une puissante organisation criminelle. Mais le dossier a été envoyé en Russie en 2011 et a fait l'objet d'un classement sans suite, selon le parquet de Madrid.
Pas "un faux contrat", selon Vincent Crase
Lors d'un entretien à Paris-Normandie en avril 2019, Vincent Crase, ancien officier réserviste de la gendarmerie, avait écarté toute irrégularité dans ce contrat. C'était "un contrat tout à fait clair, signé par des avocats, et non un faux contrat comme j'ai pu le lire parfois", avait raconté l'ex-employé de LREM, assurant n'avoir "jamais rencontré" l'oligarque russe.
Le contrat "prévoyait d'assurer la sécurité et l'accompagnement des enfants de ce monsieur, scolarisés à Monaco, ainsi que la sécurité et l'accompagnement de M. Makhmudov lorsqu'il viendrait en France. Chose qu'il n'a jamais faite durant les trois mois de ce contrat", avait-il ajouté.
Mediapart avait révélé, en décembre 2018, l'existence de ce contrat, sous-traité à une autre entreprise de sécurité, la société Velours, pour laquelle Alexandre Benalla a travaillé entre octobre 2014 et novembre 2015.
Selon le site, Iskander Makhmudov aurait payé 294 000 euros pour ce contrat, dont un peu plus de la moitié – 172 200 euros – a été reversée sur des comptes de Velours.
Devant la commission d'enquête sénatoriale sur les violences commises le 1er mai 2018, Alexandre Benalla avait assuré n'avoir pas pris part à la négociation de ce contrat.
Avec AFP