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"Agent orange" toxique : la plainte d'une Franco-Vietnamienne jugée irrecevable en France

Tran To Nga, à Paris, le 30 janvier 2021, lors d'un rassemblement de soutien aux personnes qui ont été exposées à l'agent orange pendant la guerre du Vietnam. Le tribunal d'Évry a jugé irrecevables les demandes de Tran To Nga, une Franco-Vietnamienne à l'origine des poursuites contre 14 multinationales accusées d'avoir produit l'agent orange. Ce produit chimique ultratoxique a empoisonné des millions de personnes pendant la guerre du Vietnam.  C'est un verdict historique. Le tribunal d'Évry a jugé irrecevables, lundi 10 mai, les demandes d'une Franco-Vietnamienne de 79 ans qui poursuivait au civil 14 multinationales de l'agrochimie, en tant que victime de "l'agent orange", défoliant très toxique utilisé par l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam. Le tribunal a donné raison aux 14 sociétés, en estimant qu'elles étaient "bien fondées à se prévaloir de l'immunité de juridiction". L'avocat du groupe Monsanto (absorbée en 2018 par la société allemande Bayer) Me Jean-Daniel Bretzner, avait ainsi fait valoir qu'un tribunal français n'était pas compétent pour juger l'action d'un État étranger souverain dans le cadre d'une "politique de défense" en temps de guerre. La justice française a estimé, après examen des pièces portées au dossier, que les sociétés avaient bien agi "sur ordre et pour le compte de l'État américain, dans l'accomplissement d'un acte de souveraineté", est-il indiqué dans la décision que l'AFP s'est procurée. Un combat engagé en 2014 Des dizaines de millions de litres de ce défoliant avaient été épandus par l'armée américaine, entre 1962 et 1971, sur les forêts et les cultures vietnamiennes et laotiennes afin d'empêcher la progression de la guérilla communiste. Née en 1942 dans l'Indochine française, Tran To Nga s'était engagée dans le mouvement indépendantiste du nord du Vietnam et avait aussi couvert la guerre (1955-1975) comme journaliste. Elle affirme y avoir alors été exposée aux effets durables du produit chimique ultratoxique, surnommé "l'agent orange". Depuis 2014, cette grand-mère franco-vietnamienne mène une bataille judiciaire, au civil, contre les 14 firmes, pour avoir produit ce composé.  Tran To Nga dit souffrir de pathologies "caractéristiques" d'une exposition à cet herbicide. Atteinte d'un diabète de type 2 avec une allergie à l'insuline "rarissime", elle a aussi contracté deux tuberculoses, a eu un cancer et une de ses filles est décédée d'une malformation cardiaque. Avec AFP

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