Affaire Grégory : pourquoi ses parents ont décidé d'incinérer son corps au bout de 20 ans
Vingt ans après la disparition de leur fils, le petit Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin ont pris la décision de faire exhumer son corps. Sur le plateau de Ça commence aujourd'hui, l'avocate du couple a justifié leur décision.
C'était il y a 37 ans. Le 16 octobre 1984, la France découvrait le visage de Grégory Villemin, petit garçon de 4 ans retrouvé pieds et mains liés dans la Vologne, une rivière des Vosges. Depuis, ses parents, Christine et Jean-Marie Villemin, vivent un véritable cauchemar. Un temps soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'assassinat monstrueux de leur fils, le couple se bat depuis presque quatre décennies pour résoudre l'affaire et trouver le meurtrier de Grégory. Mais en dépit des épreuves, Christine et Jean-Marie Villemin sont restés soudés. Ils vivent désormais loin de Lépanges-sur-Vologne avec leurs deux autres enfants : Emelyne, 28 ans, et Simon, 20 ans. En 2004, ils ont également rapproché d'eux le corps de leur premier fils...
Enterré le 22 octobre 1984 au cimetière de Lépanges-sur-Vologne, le corps du petit Grégory a été exhumé et incinéré le 23 février 2004 à la demande de ses parents. Invitée sur le plateau de Ça commence aujourd'hui ce lundi 13 septembre, Maître Marie-Christine Chastant Morand, avocate de Christine et Jean-Marie Villemin, a évoqué les raisons ayant poussé les Villemin à déranger la dépouille de leur fils. "Grégory est resté très longtemps au cimetière de Lépanges. Il y est resté une vingtaine d'années, mais c'était compliqué pour Christine et Jean-Marie Villemin d'aller sur la tombe de Grégory, de retourner dans les Vosges, parce qu'ils ne voulaient absolument pas faire de rencontres, qu'on les identifie, ou être photographiés sur la tombe", a expliqué Me Chastant Morand à Faustine Bollaert. "À partir du moment où le dossier a été fermé, ils ont décidé de faire incinérer Gregory, donc ils ont une urne qu'ils gardent avec eux."
"Cette tombe était devenue quasiment un lieu de pèlerinage"
Également présent sur le plateau de Faustine Bollaert, Étienne Sesmat, codirecteur de l'enquête lors de la disparition du petit Grégory, a vu de ses yeux le voyeurisme malsain que suscitait l'affaire Grégory à une époque : "Cette tombe était devenue quasiment un lieu de pèlerinage. Il y a des bus qui faisaient des excursions dans les Vosges, qui proposaient un détour à Lépanges pour aller au cimetière", a-t-il précisé. Voilà qui explique donc la décision des Villemin, qui peuvent désormais faire leur deuil loin des regards curieux et malveillants du tout Lépanges. À ce jour, l'affaire Grégory Villemin reste non élucidée.
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