Accusés à tort en 2012 de maltraitance sur leur fille de trois mois, un couple perçoit des dommages et intérêts de deux médecins-experts
Accusés à tort en 2012 de maltraitance sur leur fille de trois mois, un couple perçoit des dommages et intérêts de deux médecins-experts
Sabrina Dietsch et Yoan Bombarde ont été accusés à tort en 2012 de maltraitance sur leur fille de trois mois, qui a été retirée de sa famille pendant trois ans.
Deux médecins experts, qui avaient accusé à tort en 2012 un couple de maltraitance sur leur fille de trois mois, ont été condamnés samedi 3 avril à verser aux parents des dommages et intérêts, rapporte France Bleu Isère.
En février 2012, Sabrina Dietsch et Yoan Bombarde, les parents de Louna, vivent à Rambervillers, dans les Vosges. Ils s'inquiètent de l'état de santé de leur fille. Le bébé souffre de plusieurs symptômes et est hospitalisée au CHU de Nancy. Des œdèmes apparaissent sur son corps : le médecin redoute des violences et signale le cas de Louna.
La fillette placée en famille d'accueil
Les trois experts mandatés par la justice concluent à de la maltraitance. Sauf que Louna souffre d'une maladie héréditaire rare, l'angio-oedème bradykinique, qui laisse des traces pouvant faire penser à des bleus. Ses parents l'ont tout de suite signalé à leur arrivée aux urgences. Mais ils n'ont pas été écoutés et les médecins-experts n'ont jamais testé la fillette.
Très vite, le couple est mis en examen. Louna est retirée de sa famille pendant trois ans. Placée en famille d'accueil, la fillette continue de présenter les mêmes œdèmes, prouvant que ses parents n'en étaient pas à l'origine. Sa maman, Sabrina, explique qu'il aurait "suffi d'une simple prise de sang pour que les experts s'en rendent compte. Mais ils ne l'ont pas faite". Un jour où ils ont été autorisés à voir leur fille, ses parents font pratiquer un test sanguin qui démontrera que la fillette souffre bien de la même maladie que sa mère. Après trois ans et demi de combat judiciaire, Sabrina et Yoan ont été blanchi.
"On nous a arrêtés comme des délinquants"
Le tribunal civil de Nancy vient donc de reconnaître la responsabilité des deux médecins experts. Ils ont été condamnés à verser aux parents de Louna 100 000 euros au titre des dommages et intérêts, 30 000 euros à la fillette et 10 000 euros à son petit frère. Sabrina avoue avoir vécu "un calvaire" pendant ces années.
Yoan, le père de Louna, espère que ce jugement fera jurisprudence : "On nous a arrêtés comme des délinquants, placés en garde à vue. On a essayé de nous faire avouer ce que l'on n'avait pas fait ! C'est terrible pour des parents d'être accusés de maltraiter leur enfant, alors que c'est faux !" La famille vit aujourd'hui en Isère. Louna va bien. Ses parents attendent à présent le jugement du tribunal administratif de Nancy concernant l’hôpital qu'ils ont attaqué pour les mêmes raisons.