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À Marseille, 18 prévenus jugés pour un trafic européen sur la viande de cheval

Des têtes de chevaux en métal au-dessus d'une boucherie de viande de cheval à Vincennes, près de Paris, le 19 février 2018. Dix-huit prévenus, dont quatre Belges, deux Néerlandais, mais aussi des vétérinaires et commerçants français : le procès d'une vaste escroquerie européenne à la viande chevaline a débuté, mardi, à Marseille, pour trois semaines, avec pour principal mis en cause un important négociant belge de chevaux. Jugés depuis mardi 7 juin devant la 6e chambre du tribunal correctionnel de Marseille, dans la salle d'audience des "procès hors normes" de l'ancienne caserne du Muy, 18 prévenus – maquignons, rabatteurs et vétérinaires – sont notamment poursuivis pour escroquerie et complicité d'escroquerie en bande organisée, ainsi que pour tromperie entraînant un danger pour la santé de l'homme. Arrivé en avance dans la salle où de nombreux journalistes étaient déjà présents, Jean-Marc Decker, 58 ans, ressortissant belge soupçonné d'être le "pivot" de ce "vaste trafic international de chevaux", est ainsi poursuivi pour avoir introduit dans la filière alimentaire des animaux impropres à la consommation.  À la barre, devant la très pédagogique présidente du tribunal, les prévenus, dont seuls 13 étaient présents physiquement mardi matin, sont poursuivis pour des faits commis entre 2010 et 2015. Ils auraient notamment commis de nombreuses entorses à la réglementation européenne concernant les chevaux importés de pays de l'Union européenne. >> Ingrid Kragl, directrice de l'information de Foodwatch : "La fraude alimentaire touche chacun" La seule personne morale poursuivie dans ce dossier est une société de vente en gros de viande chevaline du Gard. "Ils ont dupé tout le monde" Quinquagénaires ou sexagénaires pour la plupart, plusieurs fournisseurs de Jean-Marc Decker sont mis en cause pour lui avoir fourni des animaux "impropres à la consommation", grâce à de faux documents brouillant la traçabilité des bêtes. Certains auraient même trompé les anciens propriétaires des animaux sur leur intention de les mener à l'abattoir. Au bout de la chaîne, la société de vente en gros Equi'd Sud d'Alès et son gérant Georges Gonzales se voient reprocher "une indifférence vis-à-vis des impératifs sanitaires gouvernant sa profession". Cette entreprise, qui fournissait 80 détaillants du sud de la France, laissait faussement croire à l'origine française de la viande. Le procès, prévu jusqu'au 24 juin, devait entrer dans le cœur du dossier dès mardi après-midi avec la comparution du vétérinaire officiel de l'abattoir municipal d'Alès, où avait démarré l'enquête en 2013. Cette même année avait été marquée par un autre scandale d'ampleur européenne de viande de cheval dissimulée dans des plats théoriquement au bœuf – en France, cela avait été décelé notamment dans des lasagnes Findus.  Le conseil national de l'ordre des vétérinaires, la commune d'Alès et l'Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (ANBV) se sont notamment portés partie civile.  Aline Oudin, ancienne propriétaire d'un cheval qu'elle avait confié en 2013 à l'un des prévenus en vue de lui "offrir une retraite heureuse", s'est elle présentée à l'audience mardi matin, après avoir fait la route depuis la Meurthe-et-Moselle, pour déposer une constitution de partie civile écrite. "Ils ont dupé les propriétaires, ils ont dupé les consommateurs, ils ont dupé tout le monde", a-t-elle accusé auprès de l'AFP, à la veille de son audition. Quinze jours après avoir confié son cheval, elle avait appris qu'il avait été abattu. Avec AFP

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